Coup de foudre à Orange!
Ah ce que ça fait du bien de dormir dans un vrai bon lit confortable! Ce matin j‘ai dormi jusqu’à 10 heures et il faut que je me botte le derrière plus d’une fois pour ne pas rester au lit plus longtemps. Il faut quand même que j’aille visiter Orange, non? Donc après une bonne douche, je quitte l’hôtel frais et dispo pour explorer la ville. Armé de mon plan barbouillé, je décide de suivre un des parcours suggérés sur le dos de Junior. J’ai beau suivre l’itinéraire, je ne trouve pas ça si extraordinaire. À un moment, j’arrive sur la « Place aux Herbes » où se tenait un marché ce matin. Mais comme il est déjà passé midi, les marchands sont tous affairés à remballer leurs bardas. Avoir su, je serais venu ici plus tôt, moi qui aime les marchés. L’après-marché est quant à lui très décevant car on peut voir que les marchands ne sont pas très propres laissant derrière eux une très grande quantité de déchets et d’odeurs nauséabondes. BEURK!
C’est en atteignant la « Place des frères Mounet », face à l’immense mur du Théâtre Antique, que je pousse mon premier véritable « Wow! » de la journée. Pas vraiment pour le mur mais plutôt pour le restaurant « La Crémaillère » qui trône sur cette place! Je ne sais pas ce qu’il se passe avec moi cet été, je suis souvent séduit par l’apparence de certains restaurants que par des monuments historiques.
Je continue le parcours qui me conduit maintenant vers le parc de la Colline Saint-Eutrope. Au pied des escaliers qui permettent d’accéder au parc, je suis contraint à abandonner Junior puisqu’il est indiqué sur mon plan que l’accès à la colline est difficile en raison du chemin caillouteux. À mi-chemin en montant, un petit chemin mène vers un mur de l’enceinte du Théâtre. Une ouverture grillagée nous permet de pouvoir jeter un œil à l’intérieur. J’en tombe presque sur le c… derrière quand je découvre cette partie caché du monument. Ouais, c’est certain, j’irai le visiter, je ne peux quand même pas rater ça!
Je poursuis l’escalade de la colline sur le chemin qui n’est pas si caillouteux que ça! D’ici, on peut voir au loin, le Mont Ventoux dont tout le monde semble s’émerveiller lorsqu’ils l’entrevoient. Je ne comprends pas pourquoi, mis à part que c’est probablement le plus haut sommet dans la région, je ne lui trouve rien de si exceptionnel. Pour l’instant, j’ai juste hâte d’être enfin au sommet de cette colline qui n’en finit plus de monter. Un dernier escalier et j’y suis! OUF! Ah merde, il y a un autre escalier un peu plus loin qui mène à un genre de terrasse! Bon un dernier effort et j’y suis. Voilà! Au centre de la terrasse se trouve une table d’orientation identifiant les différents sommets et patelins que l’on peut apercevoir d’ici.
Je redescends et marche dans un sentier ombragé en direction de la statue de la Vierge Blanche qui domine la ville. Pas très loin, on a un joli point de vue sur l’intérieur du Théâtre Antique et sur la région. Selon mon plan, je ne suis pas très loin non plus, des ruines du château mais je ne vois aucune indication l’annonçant. C’est en regardant à travers les ronces que je vois un trou et ce qui devait être autrefois un escalier. Il semble bien que quelqu’un, quelque part, dans un bureau, ait décidé que ça ne valait plus la peine d’entretenir la végétation pour ces quelques ruines. Mais l’innocent à oublier d’en informer le concepteur du plan de la ville alors ce dernier continue de l’indiquer! Puisque je les ai trouvés, j’entreprends l’exploration en écartant du mieux que je peux les branches épineuses pour ne pas trop me piquer.
Je descends dans le trou et je commence à explorer les vestiges du château. Les pièces s’enchaînent mais il faut faire quand même attention aux amoncellements de pierres. J’ai une petite crainte qu’une vipère sorte de là pas trop de bonne humeur de se faire déranger. Au bout d’une de ces pièces c’est la falaise et de là on a une super belle vue sur la ville et plus particulièrement sur le Cours Aristide Briand.
En quittant les ruines je poursuis ma ballade dans le parc et me dirige vers l’escalier Ouest, tel qu’indiqué sur mon plan. Je n’y comprends rien, je fais deux, trois fois de long aller-retour mais je ne le trouve pas. Je demande à deux personnes dans le parc mais eux non plus ne savent à quel endroit il se trouve. Un peu plus tard, je trouve un groupe de pépés à pipes et bérets qui semblent familiers des lieux. Je demande à l’un d’entre eux s’il sait à quel endroit se trouve ce fameux escalier Ouest. Il m’en indique un mais si je me fie à mon plan, c’est celui que j’ai monté tantôt et étant identifié comme « L’escalier Est ». Un autre pépé se mêle de la conversation et nous informe qu’il y a bel et bien un autre escalier mais qu’il a été condamné car des petits voyous s’amusaient à lancer des cailloux sur la tête des gens du haut de la falaise. Un touriste ayant été blessé, la municipalité à donc décidé d’en interdire l’accès! Très pratique! Pourquoi donc continuer de remettre des plans avec cet itinéraire si on ne peut pas le suivre! J’irai en glisser un mot à l’Office de tourisme!
Je quitte donc le parc par le même escalier. Dans un sens, c’est mieux ainsi car Junior m’attends au pied de cet escalier. Je n’aurai pas à contourner la colline pour le récupérer. Malgré tout, avec Junior, je vais voir quand même où débouchait ledit « Escalier Ouest » car selon mon plan, c’est tout près de la rue Saint-Clément! Je ne sais pas pourquoi mais je suis curieux d’aller voir cette rue!
Il est déjà 18h30 quand je me présente à l’entrée du Théâtre Antique. Malheureusement comme les portes ferment à 19h00, l’accès est autorisé mais on ne peut pas avoir d’audioguide. Que faire? Est-ce que j’attends jusqu’à demain pour bénéficier d’un audioguide ou bedon j’entre tout de suite! Si je me fie à ma dernière expérience avec un audioguide à Avignon, il ne m’avait pas été bien utile! Envoye mon Dan, tu entres tu-suite!
À peine ai-je franchi le tourniquet que voilà un premier escalier à gravir. Ouche! Quoique fallait bien que je m’y attende, j’ai quand même eu un aperçu lorsque j’étais au parc. Du haut de cet escalier, on entrevoit le côté de la scène. La surprise devrait être moins grande que si je n’avais rien vu mais dans mon estomac, il me semble ressentir les papillons des pubs de Radio-Canada HD. Quelques pas de plus et voilà plus de 2000 ans qui me contemplent! Comme ils faisaient les choses en grand les romains à cette époque! Et en solide! Si au moins il en restait seulement quelques-uns, on pourrait leur confier la construction des viaducs au Québec! N’est-ce pas « M. Les 2 mains sur le volant »?
Le seul reproche que j’ai à faire, c’est d’avoir greffé un toit moderne à la scène. Je me retourne et je vois au mur 3 pancartes qui expliquent l’histoire du Théâtre Antique le mieux conservé du monde Européen, du mur de scène, victime du temps et de la reconstruction d’un toit. Ben coudon! Je ne devais pas être le seul à ne pas comprendre mais à la lecture de ces pancartes, j’ai les réponses à mes questions et je ravale mes reproches. Excusez, pardon, je le ferais plus!
J’admire de long en large et en hauteur cette merveilleuse scène avant d’entreprendre l’escalade d’un des escaliers des gradins. Du premier niveau, je prends d’autres clichés de la scène de différents angles, tellement je suis impressionné par tant de… de…, excuse-moi, j’en perds tous mes superlatifs! Ensuite j’entre dans un couloir sous les gradins où se trouvent plusieurs petites pièces. Sont-ce les « stands » à hot-dog et comptoir de bières de l’époque? L’audioguide m’aurait probablement éclairci. Plus loin, dans une pièce plus grande, on diffuse des extraits de spectacles qui ont été présentés ici. Dans une autre salle un film avec des images d’archives du début du siècle dernier. Dans une troisième salle on projette un amalgame d’extraits de films tournés en ces lieux et d’hologrammes. Je tente d’en filmer un petit bout mais après seulement quelques secondes mes piles rendent l’âme. Amen! Je change de piles et recommence à filmer mais cette fois-ci, c’est le générique qui apparaît 20 secondes plus tard! Tant pis, je continue la visite.
Lorsque je suis à l’autre bout du couloir, mes yeux doivent d’abords se réhabituer tranquillement à la lumière du jour. Ensuite je grimpe au palier suivant. D’ici la vue sur la scène est toujours aussi incroyable et en me tournant sur 180 degrés, je peux voir la rue et les toits des maisons à l’extérieur du Théâtre. Faut pas avoir le vertige! Je me faufile à nouveau dans un tunnel sous les gradins pour me rendre jusqu’à l’autre extrémité du Théâtre. Ici, il n’y a pas de petite pièce comme au niveau inférieur mais de temps à autre une fenêtre est percée ce qui permet de voir la scène. Je constate qu’à ce niveau, on se retrouve à la même hauteur que le « Jules César » de l’arrière-scène. Je continue dans le couloir et à un moment je surprends un couple de tourtereaux en train de se faire des mamours dans une cavité du mur. Oups! Désolé! Clic! Continuez, ne vous préoccupez pas de moi, je ne fais que passer!
De l’autre bout on surplombe des fouilles archéologiques des vestiges romains voisins au Théâtre. C’est précisément à cet endroit que je fais une agréable rencontre. Une jolie rousse aux yeux verts, surveille les lieux. Quand nos regards se croisent, je pense bien que nous avons eu tous les deux un coup de foutre mutuel. Je m’assieds à ses côtés et ce n’est pas long que la « chimie » opère. Je ne résiste pas à la tentation de caresser sa jolie crinière rousse, elle semble apprécier grandement, elle se love contre moi. Savais-tu que j’ai toujours eu un faible pour les rousses? Non? Ben là tu le sais! Je passe de longues minutes avec elle, je suis si bien que j’en perds presque la notion du temps. Je me ressaisis en me rappelant l’endroit où nous sommes! À tout moment n’importe qui pourrait nous surprendre. Je me relève et elle fait quelques pas avec moi. Je lui demande si je peux la photographier. Elle accepte et s’installe sur une marche dans les gradins afin d’avoir le magnifique décor de la scène en arrière plan.
C’est juste après que je lui brise le cœur, et le mien aussi, lorsque je lui annonce que je suis de passage que pour la journée et que je dois poursuivre la visite du Théâtre avant la tombée imminente de la nuit. Froissée, elle me tourne le dos et retourne à son poste d’observation. Je me sens un peu « cheap » mais que veux-tu, c’était inévitable, j’ai ma vie à Montréal et elle a la sienne ici, à Orange. Maudit que la vie est mal faite!
Un peu tristement, je poursuis ma visite en me rendant au centre des gradins et je monte une nouvelle série d’escalier. Je suis maintenant au point le plus élevé du Théâtre. J’en profite pour faire quelques photos dont une panoramique et quelques autoportraits. Je semble être le dernier visiteur car je ne vois personne d’autre dans l’enceinte. Tant mieux! Je commence à redescendre en faisant bien attention de ne pas rater une marche. Ce n’est pas le temps de se casser la gueule (est-ce qu’il y a un temps idéal pour ça?) car la chute risquerait d’être longue et très douloureuse! Je repasse près de ma jolie rousse qui semble ne pas me voir. Je n’insiste pas, je fais une dernière photo d’elle sans qu’elle ne s’en aperçoive et je m’éloigne. Soupir!
Lorsque je me retrouve de nouveau au niveau du sol, je fais une dernière série de photo avant de quitter. Le hic, c’est qu’au moment de sortir je constate que les grilles sont cadenassées! Je suis un peu rassuré lorsque je vois une inscription où l’on indique le chemin à suivre pour sortir après l’heure de fermeture. Je passe sous une voûte et me voilà en plein milieu des vestiges romains, juste au-dessous du niveau de la rue. Je n’ai d’autre choix que de suivre le parcours mais j’en profite évidemment pour faire d’autres photos! Plus loin, un escalier conduit à la terrasse du restaurant du Théâtre que je traverse avant d’enfin pouvoir recouvrer ma liberté!
Il est passé 20 heures quand je retrouve Junior. Il est temps de trouver un resto où manger ce soir. Je passe devant « La crémaillère » mais les prix me refroidissent un peu! Fallait bien que je m’y attende puisqu’il est situé tout juste en face du Théâtre Antique! Tout en cherchant, j’en profite pour me balader dans les petites rues. Je passe devant le cinéma mais aucun des films à l’affiche ce soir ne m’intéresse. Finalement j’opte pour une terrasse sur la Place de la République. Je me suis vraiment régalé et comme dessert, j’ai eu droit à une crème caramel, probablement la meilleure que j’ai mangée à ce jour! Mais peut-être est-ce le vin rosé que j’ai bu qui a faussé mon jugement? J’avoue que je me sens un peu pompette!
Avant de reprendre la route je vais au Mc Do afin de surfer un peu sur Internet. Je me commande un Perrier puisqu’il faut consommer et je m’installe à une table. Yé! Monique est sur Skype mais elle ne peut me parler, Michel dort. Nous clavardons depuis plus de 30 minutes lorsque Carine me Skype à son tour! Non, ce n’est pas vrai, on va pouvoir enfin discuter via nos webcams! Monique nous écrit pendant quelques minutes avant de nous quitter. Carine apparaît maintenant à l’écran, elle est en pyjama, en plein milieu de l’après-midi! Je lui demande au moins de retirer son horrible T-shirt mais elle refuse! Notre conversation a durée presque 45 minutes et aurait probablement durée plus longtemps si ce n’était que la pile de mon ordi montrait des signes de fatigue. Et non, je n’ai pas réussi à convaincre Carine d’ôter son T-shirt! C’est moi qui étais pompette, pas elle!
À suivre...
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