Un cours d'Histoire sur le cours Mirabeau
Ce matin, au lieu de prendre ma douche au même sinistre endroit que la veille, je traverse l’autoroute par la cafétéria et je vais à la station-service voir si elles ne seraient pas un peu mieux. Entéka, il serait vraiment difficile de trouver pire! Eh bien tu ne le croiras jamais mais celles-ci semblent tout droit sorties d’un 5 étoiles! J’en profite au maximum en laissant couler l’eau chaude sur mon corps d’Apollon fatigué. Aaaaaah ce que ça fait du bien!
En me rendant à nouveau à Aix-en-Provence, je m’arrête une fois de plus au Mc Do de la veille pour manger une bonne salade au poulet et boire un espresso, puis un deuxième. Je surfe un peu mais la prise de courant étant occupée, je dois utiliser la pile d’Ashpée. Ensuite, je m’approche du centre-ville et je recherche un endroit où stationner. Pas évident mais je trouve une place au coin de la rue De la Molle et de la rue Gauffredy, tout juste devant un horodateur. Je gave la machine de quelques euros, je vais placer mon coupon sur le tableau de bord de la voiture et je fais descendre Junior.
C’est à ce moment un type qui vient tout juste de se garer derrière Cybelle me demande si on a le droit de stationner ici! Je lui réponds que s’il a quelques pièces pour nourrir le monstre devant nous, il n’y a pas de problème. Évidemment, à mon accent il devine que je ne suis pas du coin et me demande si je suis canadien, ce à quoi, bien sûr, je lui réponds par la négative! Il semble étonné et je lui précise que je suis québécois! Ça le fait sourire et nous discutons un peu car il a des amis au Cana…euh…Québec! Bla-bla-bla pendant quelques minutes puis sa femme commence à s’impatienter et nous mettons un terme à notre conversation.
Une fois au cœur de la ville, j’entreprends de faire le tour des différents points signalés sur mon plan. Je l’ai probablement déjà fait lors de mes 2 visites précédentes mais puisque je suis ici, autant en profiter, je vais quand même essayer d’aller voir des coins que je connais moins. Au fil des rues, je passe devant la Place d’Albertas qui semble avoir été laissée à l’abandon pendant longtemps et que l’on est en train de retaper. Je poursuis la visite le nez souvent en l’air pour voir les multiples statuettes qui « protègent » les habitants des demeures sur lesquelles elles trônent. De nos jours on fait plus appel à un Protectron ou autres compagnies du genre!
Puis j’arrive finalement sur le merveilleux Cours Mirabeau et qu’y vois-je? Des kiosques d’artisans y sont installés tout le long du trottoir. Je vais jusqu’à la Place du Général de Gaulle pour ne pas en manquer un seul et je remonte le Cours en m’attardant à chaque exposants. Pourquoi ne trouve-t-on pas ce genre d’évènement à Montréal? Il me semble que l’Avenue Mont-Royal serait l’endroit idéal pour y tenir ce type d’exposition à ciel ouvert! Ça ferait différent des ventes-trottoirs où les marchands sortent leurs cochonneries qu’ils n’ont pas réussi à vendre pendant l’année. J’y ai vu plein de belles choses mais je n’ai pas toujours pu prendre de photos car les artistes ne veulent pas que l’on copie leurs œuvres et je les comprends!
Dans la deuxième portion on y retrouve plusieurs marchands qui nous offrent des aliments locaux. Du thé, du miel aromatisé, sans oublier non plus les fameuses « herbes de Provence », qu’il est préférable de ne pas fumer! La marchande de miel a empilé ses pots de manière que la lumière du jour mette en valeur leurs couleurs ambrées. Elle a également une mini-ruche vitrée qui bourdonne d’abeilles. Pauvres abeilles, elles doivent se sentir bien à l’étroit! Juste à côté, la marchande de biscuits s’affaire à les couvrir en voyant les gros nuages menaçant qui s’approchent. Je la rassure en lui disant qu’il ne pleuvra pas, il ne pleut jamais quand je viens à Aix! Plus loin, une ravissante marchande de thé me fait goûter à son thé à lavande. Slurp! Hum, pas mauvais pantoute! Ici, au pays de la lavande, nombreux y sont les produits dérivés. Du toutou en peluche à la bonne senteur de lavande, à la cigale en porcelaine servant de pot pourri! Mmmm! Que ça sent bon la lavande! Rien à voir avec du Downy ou du Bounce à la senteur de lavande! Ici, c’est de la vraie 100% naturelle!
Une fois rendu à l’autre bout, j’admire la majestueuse entrée du Tribunal de Commerce et de son balcon que 2 Ulysse portent au-dessus de leurs têtes. Je traverse à moitié le Cours pour m’arrêter à l’une des fontaines qui trônent au centre de cette magnifique avenue pour prendre quelques photos des façades des immeubles qui la bordent. Puis je poursuis ma ballade dans les rues avoisinantes. Sans m’en rendre compte, je me retrouve devant la boutique de bonbons de la veille. Mais c’est la boutique voisine, « Chat rêveur » qui attire mon attention aujourd’hui! Hier elle était fermée donc je n’avais pu que contempler le balcon fleuri. Mais là, les volets ouverts, l’auvent déployé et le rideau de fer disparu, je la trouve très jolie! Clic!
Lorsque je passe devant l’hôtel de ville, l’imposante grille en fer forgé est ouverte et des employés municipaux en sortent. J’en profite pour entrer le temps de photographier les deux lions qui servent de poignées. Au fil de ma promenade, je croise la cathédrale Saint-Sauveur. Je ne me souviens pas d’y être déjà entré alors…! J’en ai fait le tour prenant quelques photos, sans flash, je verrai bien ce que ça donnera!
J’allais ressortir quand je vois un petit groupe entrer dans le cloître. Je m’approche au moment où la guide s’apprête à fermer la porte derrière elle. Elle me demande si je veux y entrer et comme c’est gratuit, j’y entre. Elle referme derrière elle et me voici prisonnier! La guide commence à raconter l’histoire de tous les détails des colonnes du cloître. Je l’écoute 5 minutes mais ce n’est pas long qu’elle me saoule! Je m’éloigne du groupe et je vais faire quelques photos, seul dans mon coin. 30 minutes plus tard, elle bavasse encore et de plus en plus de gens me rejoignent lassés de l’entendre.
Au bout de 15 minutes supplémentaires, quand elle s’aperçoit que la majorité du groupe l’a abandonné, elle nous signale que si l’on veut quitter on peut sortir par une porte au fond! Calvaire, il était temps qu’elle le dise! Le hic c’est que ladite porte est verrouillée! Elle s’approche, sort son trousseau de clés mais n’a pas la clé pour l’ouvrir. Nous la suivons donc jusqu’à la porte par où nous sommes entrés mais elle a beau essayé toutes ses #/$% de clés, aucune ne parvient à débarrer la porte! La guide tente d’appeler Maurice, son collègue à travers les barreaux mais celui-ci doit être parti courir la galipote car il ne répond pas! Lorsqu’elle voit des touristes passer près de la porte, elle les interpelle et leur demande d’essayer de trouver son acolyte dans l’église. Cinq minutes plus tard, Maurice vient finalement nous libérer. La guide tend la main afin de recevoir quelques pourboires qui selon son dire seront remis pour l’entretien de la cathédrale. Je ne sais pas pourquoi mais aucun d’entre nous n’a été bien généreux!
Une fois ma liberté retrouvée, je traverse sur la Place de l’Université pour récupérer Junior, non sans avoir fait quelques photos du snack « La Flûte enchantée »! Plus loin je passe devant une boutique tout à fait charmante; « Place aux Huiles »! Que penses-tu que je fais? Bien sûr que je m’y arrête! Je rencontre même la propriétaire avec qui je discute pendant une vingtaine de minutes tout en prenant encore une fois plusieurs photos puisqu’elle me le permet. Ici le moindre détail est pensé, c’est presque un musée! Ce n’est pas tout, à ce moment-là je n’avais pas encore vu son site Internet! Tu iras voir par toi-même, tu pourras même y faire quelques achats si tu veux!
Plus tard c’est sur la Place des Trois Ormeaux que je passe plusieurs minutes à prendre des clichés de la fontaine, de la madone au coin d’une maison, des balcons et fenêtres fleuris. Un peu plus loin, sur la Place de Verdun près du Palais de Justice, j’aperçois des gens qui empruntent le « Passage Agard », pourquoi pas moi? Dans ce passage, tantôt couvert, tantôt à ciel ouvert, se retrouvent quelques boutiques. Lorsque j’arrive à l’autre bout je suis rendu… sur le Cours Mirabeau! Wow! Comme dans les films de gangsters! Autant l’entrée sur la Place est facile à remarquer, celle qui donne sur le Cours est très discrète.
Maintenant je poursuis sur la rue d’Italie. Alors que je suis en train de prendre une photo d’une épicerie italienne, j’ai comme une impression de déjà vu lorsque je vois un employé qui me regarde par un miroir dans le commerce. Mais oui, ça me revient, j’ai déjà fait le même cliché lors de ma dernière visite ici! Toutes les pièces de mon casse-tête intérieur se réunissent d’un seul coup et je me souviens maintenant très bien où je suis! De mémoire je me rappelle que plus loin, je trouverai à ma droite une petite place avec à l’étage, une boutique de livres d’occasions où j’étais allé il y a quelques années! Comme de fait, j’y arrive quelques instants plus tard! Pas pire, pas pire, pas pire, pour un gars qui perd la mémoire!
Bon, puisque je connais déjà ce coin de la ville, je vais en profiter pour aller dans un coin que je ne connais pas; le quartier Mazarin. Situé au sud du Cours Mirabeau, ce secteur de la ville est, selon moi, plus « moderne ». Je dis ça car contrairement aux autres quartiers aux rues tortueuses, ici toutes les rues sont perpendiculaires. Si je me fie aux maisons cossues qui se cachent derrière de grands arbres, dans des cours pour la plupart fermées par de grandes grilles, il doit s’agir du « Outremont » d’Aix. C’est bien beau tout ça mais il est déjà passé 20h00 et mon ventre commence à me dire « Daniel, j’ai faim! ». Comme il n’y a pas de commerce ni de resto par ici, je retourne de l’autre côté du Cours Mirabeau, à la recherche d’un bon resto pas trop cher!
C’est sur la Place des Augustins que je trouve ce qu’il me faut; une crêperie! Je me régale et je ne peux résister à la tentation de prendre une crêpe comme dessert. Et quelle crêpe!!! Mon diabète? Il boude, il n’a pas voulu m’accompagner ce soir! Tant pis pour lui, tant mieux pour moi! Après un tel repas, il faut absolument que je fasse un peu d’exercice. Je retourne à la voiture pour prendre le trépied, accroche Ashpée dans mon dos et hop, me voilà parti dans les rues illuminées pour un petit safari photo nocturne!
Premier arrêt; la fontaine au centre de la Place du Général de Gaulle. Deuxième arrêt : Place de la Mairie. Après avoir fait quelques clichés de la tour de l’Hôtel de ville – l’ancien beffroi de la ville – et de son horloge, je change d’angle pour prendre aussi la colonne au centre de la place puis constatant que la lune est tout près, j’ajuste le cadre sur l’ancienne Halle aux grains afin de la voir en arrière plan. Toutefois, un étrange personnage semble être figé sur place. Pendant plus de 5 minutes, il reste immobile au centre de la place, hypnotisé par ce qui semble être un i-pod. Lorsqu’il s’en va, j’ai tout juste le temps d’immortaliser la scène sans lui avant de constater que mes piles rendent leur dernier soupir. Amen! Eh merde! Je n’en ai plus d’autre avec moi!
Je réalise soudainement que tout au long des deux derniers jours dans les rues du centre-ville, je n’ai jamais vu de Mc Do! D’un côté je suis content de voir qu’ici, on résiste toujours et encore à l’envahisseur mais d’un autre côté, je ne sais pas où je pourrais bien aller pour me brancher à Internet. Alors que je descends pour une dernière fois le Cours Mirabeau, j’entrevois un Quick. Avec un peu de chance je pourrai quand même bénéficier d’un accès gratuit à Internet pendant 30 minutes.
J’entre et je constate que pleins de gens sont devant leur portable. C’est bon signe! Malheureusement, toutes les prises de courant sont occupées, je devrai faire vite car je n’ai pas vraiment eu le temps de faire le plein d’énergie dernièrement. Je demande à un type attablé devant son ordi si la table voisine de la sienne est libre. Je finis de déshabiller et d’installer Ashpée quand le bonhomme de la table d’à côté, qui ressemble vaguement à Ben Kinsley, me demande si je suis canadien! Et Ô malheur, je fais la gaffe de lui sortir mon baratin habituel! C’est que cette fois-ci je suis tombé sur un cas particulier.
Figure-toi que mon voisin de fortune est iranien d’origine et qu’il commence à me raconter son histoire. Que ma guéguerre entre anglophones et francophones c’est de la petite bière à côté de ce qui se passe dans SON pays. J’ai droit à un cours complet de l’Histoire de la Perse antique à aujourd’hui. Il me soule, je n’arrive pas à me concentrer sur ce qu’il y a d’écrit sur mon écran. Ciboire, déjà que la pile est fatiguée, ce con me fait perdre le peu d’énergie qu’il restait et il me fait perdre aussi autre chose mais je ne me souviens plus trop quoi! Ah oui, ma patience! Plutôt que de l’assommer, je remballe Ashpée et je décalisse!
Je reprends la route jusqu’à l’aire de repos de Lançon et cette fois, je peux accéder à celle en direction de Salon-de-Provence que j’irai visiter demain. Pour l’instant tu m’excuseras mais je vais me coucher, je suis épuisé!
À suivre…