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lundi 31 août 2009

Aix-en-Provence

Chapitre 20

Un cours d'Histoire sur le cours Mirabeau




Ce matin, au lieu de prendre ma douche au même sinistre endroit que la veille, je traverse l’autoroute par la cafétéria et je vais à la station-service voir si elles ne seraient pas un peu mieux. Entéka, il serait vraiment difficile de trouver pire! Eh bien tu ne le croiras jamais mais celles-ci semblent tout droit sorties d’un 5 étoiles! J’en profite au maximum en laissant couler l’eau chaude sur mon corps d’Apollon fatigué. Aaaaaah ce que ça fait du bien!

En me rendant à nouveau à Aix-en-Provence, je m’arrête une fois de plus au Mc Do de la veille pour manger une bonne salade au poulet et boire un espresso, puis un deuxième. Je surfe un peu mais la prise de courant étant occupée, je dois utiliser la pile d’Ashpée. Ensuite, je m’approche du centre-ville et je recherche un endroit où stationner. Pas évident mais je trouve une place au coin de la rue De la Molle et de la rue Gauffredy, tout juste devant un horodateur. Je gave la machine de quelques euros, je vais placer mon coupon sur le tableau de bord de la voiture et je fais descendre Junior.

C’est à ce moment un type qui vient tout juste de se garer derrière Cybelle me demande si on a le droit de stationner ici! Je lui réponds que s’il a quelques pièces pour nourrir le monstre devant nous, il n’y a pas de problème. Évidemment, à mon accent il devine que je ne suis pas du coin et me demande si je suis canadien, ce à quoi, bien sûr, je lui réponds par la négative! Il semble étonné et je lui précise que je suis québécois! Ça le fait sourire et nous discutons un peu car il a des amis au Cana…euh…Québec! Bla-bla-bla pendant quelques minutes puis sa femme commence à s’impatienter et nous mettons un terme à notre conversation.

Une fois au cœur de la ville, j’entreprends de faire le tour des différents points signalés sur mon plan. Je l’ai probablement déjà fait lors de mes 2 visites précédentes mais puisque je suis ici, autant en profiter, je vais quand même essayer d’aller voir des coins que je connais moins. Au fil des rues, je passe devant la Place d’Albertas qui semble avoir été laissée à l’abandon pendant longtemps et que l’on est en train de retaper. Je poursuis la visite le nez souvent en l’air pour voir les multiples statuettes qui « protègent » les habitants des demeures sur lesquelles elles trônent. De nos jours on fait plus appel à un Protectron ou autres compagnies du genre!

Puis j’arrive finalement sur le merveilleux Cours Mirabeau et qu’y vois-je? Des kiosques d’artisans y sont installés tout le long du trottoir. Je vais jusqu’à la Place du Général de Gaulle pour ne pas en manquer un seul et je remonte le Cours en m’attardant à chaque exposants. Pourquoi ne trouve-t-on pas ce genre d’évènement à Montréal? Il me semble que l’Avenue Mont-Royal serait l’endroit idéal pour y tenir ce type d’exposition à ciel ouvert! Ça ferait différent des ventes-trottoirs où les marchands sortent leurs cochonneries qu’ils n’ont pas réussi à vendre pendant l’année. J’y ai vu plein de belles choses mais je n’ai pas toujours pu prendre de photos car les artistes ne veulent pas que l’on copie leurs œuvres et je les comprends!

Dans la deuxième portion on y retrouve plusieurs marchands qui nous offrent des aliments locaux. Du thé, du miel aromatisé, sans oublier non plus les fameuses « herbes de Provence », qu’il est préférable de ne pas fumer! La marchande de miel a empilé ses pots de manière que la lumière du jour mette en valeur leurs couleurs ambrées. Elle a également une mini-ruche vitrée qui bourdonne d’abeilles. Pauvres abeilles, elles doivent se sentir bien à l’étroit! Juste à côté, la marchande de biscuits s’affaire à les couvrir en voyant les gros nuages menaçant qui s’approchent. Je la rassure en lui disant qu’il ne pleuvra pas, il ne pleut jamais quand je viens à Aix! Plus loin, une ravissante marchande de thé me fait goûter à son thé à lavande. Slurp! Hum, pas mauvais pantoute! Ici, au pays de la lavande, nombreux y sont les produits dérivés. Du toutou en peluche à la bonne senteur de lavande, à la cigale en porcelaine servant de pot pourri! Mmmm! Que ça sent bon la lavande! Rien à voir avec du Downy ou du Bounce à la senteur de lavande! Ici, c’est de la vraie 100% naturelle!

Une fois rendu à l’autre bout, j’admire la majestueuse entrée du Tribunal de Commerce et de son balcon que 2 Ulysse portent au-dessus de leurs têtes. Je traverse à moitié le Cours pour m’arrêter à l’une des fontaines qui trônent au centre de cette magnifique avenue pour prendre quelques photos des façades des immeubles qui la bordent. Puis je poursuis ma ballade dans les rues avoisinantes. Sans m’en rendre compte, je me retrouve devant la boutique de bonbons de la veille. Mais c’est la boutique voisine, « Chat rêveur » qui attire mon attention aujourd’hui! Hier elle était fermée donc je n’avais pu que contempler le balcon fleuri. Mais là, les volets ouverts, l’auvent déployé et le rideau de fer disparu, je la trouve très jolie! Clic!

Lorsque je passe devant l’hôtel de ville, l’imposante grille en fer forgé est ouverte et des employés municipaux en sortent. J’en profite pour entrer le temps de photographier les deux lions qui servent de poignées. Au fil de ma promenade, je croise la cathédrale Saint-Sauveur. Je ne me souviens pas d’y être déjà entré alors…! J’en ai fait le tour prenant quelques photos, sans flash, je verrai bien ce que ça donnera!

J’allais ressortir quand je vois un petit groupe entrer dans le cloître. Je m’approche au moment où la guide s’apprête à fermer la porte derrière elle. Elle me demande si je veux y entrer et comme c’est gratuit, j’y entre. Elle referme derrière elle et me voici prisonnier! La guide commence à raconter l’histoire de tous les détails des colonnes du cloître. Je l’écoute 5 minutes mais ce n’est pas long qu’elle me saoule! Je m’éloigne du groupe et je vais faire quelques photos, seul dans mon coin. 30 minutes plus tard, elle bavasse encore et de plus en plus de gens me rejoignent lassés de l’entendre.

Au bout de 15 minutes supplémentaires, quand elle s’aperçoit que la majorité du groupe l’a abandonné, elle nous signale que si l’on veut quitter on peut sortir par une porte au fond! Calvaire, il était temps qu’elle le dise! Le hic c’est que ladite porte est verrouillée! Elle s’approche, sort son trousseau de clés mais n’a pas la clé pour l’ouvrir. Nous la suivons donc jusqu’à la porte par où nous sommes entrés mais elle a beau essayé toutes ses #/$% de clés, aucune ne parvient à débarrer la porte! La guide tente d’appeler Maurice, son collègue à travers les barreaux mais celui-ci doit être parti courir la galipote car il ne répond pas! Lorsqu’elle voit des touristes passer près de la porte, elle les interpelle et leur demande d’essayer de trouver son acolyte dans l’église. Cinq minutes plus tard, Maurice vient finalement nous libérer. La guide tend la main afin de recevoir quelques pourboires qui selon son dire seront remis pour l’entretien de la cathédrale. Je ne sais pas pourquoi mais aucun d’entre nous n’a été bien généreux!

Une fois ma liberté retrouvée, je traverse sur la Place de l’Université pour récupérer Junior, non sans avoir fait quelques photos du snack « La Flûte enchantée »! Plus loin je passe devant une boutique tout à fait charmante; « Place aux Huiles »! Que penses-tu que je fais? Bien sûr que je m’y arrête! Je rencontre même la propriétaire avec qui je discute pendant une vingtaine de minutes tout en prenant encore une fois plusieurs photos puisqu’elle me le permet. Ici le moindre détail est pensé, c’est presque un musée! Ce n’est pas tout, à ce moment-là je n’avais pas encore vu son site Internet! Tu iras voir par toi-même, tu pourras même y faire quelques achats si tu veux!

Plus tard c’est sur la Place des Trois Ormeaux que je passe plusieurs minutes à prendre des clichés de la fontaine, de la madone au coin d’une maison, des balcons et fenêtres fleuris. Un peu plus loin, sur la Place de Verdun près du Palais de Justice, j’aperçois des gens qui empruntent le « Passage Agard », pourquoi pas moi? Dans ce passage, tantôt couvert, tantôt à ciel ouvert, se retrouvent quelques boutiques. Lorsque j’arrive à l’autre bout je suis rendu… sur le Cours Mirabeau! Wow! Comme dans les films de gangsters! Autant l’entrée sur la Place est facile à remarquer, celle qui donne sur le Cours est très discrète.

Maintenant je poursuis sur la rue d’Italie. Alors que je suis en train de prendre une photo d’une épicerie italienne, j’ai comme une impression de déjà vu lorsque je vois un employé qui me regarde par un miroir dans le commerce. Mais oui, ça me revient, j’ai déjà fait le même cliché lors de ma dernière visite ici! Toutes les pièces de mon casse-tête intérieur se réunissent d’un seul coup et je me souviens maintenant très bien où je suis! De mémoire je me rappelle que plus loin, je trouverai à ma droite une petite place avec à l’étage, une boutique de livres d’occasions où j’étais allé il y a quelques années! Comme de fait, j’y arrive quelques instants plus tard! Pas pire, pas pire, pas pire, pour un gars qui perd la mémoire!

Bon, puisque je connais déjà ce coin de la ville, je vais en profiter pour aller dans un coin que je ne connais pas; le quartier Mazarin. Situé au sud du Cours Mirabeau, ce secteur de la ville est, selon moi, plus « moderne ». Je dis ça car contrairement aux autres quartiers aux rues tortueuses, ici toutes les rues sont perpendiculaires. Si je me fie aux maisons cossues qui se cachent derrière de grands arbres, dans des cours pour la plupart fermées par de grandes grilles, il doit s’agir du « Outremont » d’Aix. C’est bien beau tout ça mais il est déjà passé 20h00 et mon ventre commence à me dire « Daniel, j’ai faim! ». Comme il n’y a pas de commerce ni de resto par ici, je retourne de l’autre côté du Cours Mirabeau, à la recherche d’un bon resto pas trop cher!

C’est sur la Place des Augustins que je trouve ce qu’il me faut; une crêperie! Je me régale et je ne peux résister à la tentation de prendre une crêpe comme dessert. Et quelle crêpe!!! Mon diabète? Il boude, il n’a pas voulu m’accompagner ce soir! Tant pis pour lui, tant mieux pour moi! Après un tel repas, il faut absolument que je fasse un peu d’exercice. Je retourne à la voiture pour prendre le trépied, accroche Ashpée dans mon dos et hop, me voilà parti dans les rues illuminées pour un petit safari photo nocturne!

Premier arrêt; la fontaine au centre de la Place du Général de Gaulle. Deuxième arrêt : Place de la Mairie. Après avoir fait quelques clichés de la tour de l’Hôtel de ville – l’ancien beffroi de la ville – et de son horloge, je change d’angle pour prendre aussi la colonne au centre de la place puis constatant que la lune est tout près, j’ajuste le cadre sur l’ancienne Halle aux grains afin de la voir en arrière plan. Toutefois, un étrange personnage semble être figé sur place. Pendant plus de 5 minutes, il reste immobile au centre de la place, hypnotisé par ce qui semble être un i-pod. Lorsqu’il s’en va, j’ai tout juste le temps d’immortaliser la scène sans lui avant de constater que mes piles rendent leur dernier soupir. Amen! Eh merde! Je n’en ai plus d’autre avec moi!

Je réalise soudainement que tout au long des deux derniers jours dans les rues du centre-ville, je n’ai jamais vu de Mc Do! D’un côté je suis content de voir qu’ici, on résiste toujours et encore à l’envahisseur mais d’un autre côté, je ne sais pas où je pourrais bien aller pour me brancher à Internet. Alors que je descends pour une dernière fois le Cours Mirabeau, j’entrevois un Quick. Avec un peu de chance je pourrai quand même bénéficier d’un accès gratuit à Internet pendant 30 minutes.

J’entre et je constate que pleins de gens sont devant leur portable. C’est bon signe! Malheureusement, toutes les prises de courant sont occupées, je devrai faire vite car je n’ai pas vraiment eu le temps de faire le plein d’énergie dernièrement. Je demande à un type attablé devant son ordi si la table voisine de la sienne est libre. Je finis de déshabiller et d’installer Ashpée quand le bonhomme de la table d’à côté, qui ressemble vaguement à Ben Kinsley, me demande si je suis canadien! Et Ô malheur, je fais la gaffe de lui sortir mon baratin habituel! C’est que cette fois-ci je suis tombé sur un cas particulier.

Figure-toi que mon voisin de fortune est iranien d’origine et qu’il commence à me raconter son histoire. Que ma guéguerre entre anglophones et francophones c’est de la petite bière à côté de ce qui se passe dans SON pays. J’ai droit à un cours complet de l’Histoire de la Perse antique à aujourd’hui. Il me soule, je n’arrive pas à me concentrer sur ce qu’il y a d’écrit sur mon écran. Ciboire, déjà que la pile est fatiguée, ce con me fait perdre le peu d’énergie qu’il restait et il me fait perdre aussi autre chose mais je ne me souviens plus trop quoi! Ah oui, ma patience! Plutôt que de l’assommer, je remballe Ashpée et je décalisse!

Je reprends la route jusqu’à l’aire de repos de Lançon et cette fois, je peux accéder à celle en direction de Salon-de-Provence que j’irai visiter demain. Pour l’instant tu m’excuseras mais je vais me coucher, je suis épuisé!

À suivre…

dimanche 30 août 2009

Aix-en-Provence

Chapitre 19

De retour avec mon Aix, en Provence




C’est sur l’aire de repos de Lançon, tout de suite après le péage, que j’ai dormi. Elle est très grande, il y a bien sûr une station service, un kiosque où l’on peut acheter des fruits frais, un hôtel, plusieurs restaurants, même une cafétéria qui passe au-dessus de l’autoroute et qui relie les aires des deux directions. Il y a beaucoup de monde ce matin lorsque je me réveille. Heureusement, hier soir j’ai eu la chance de trouver une bonne place sous un arbre pour Cybelle et ce matin je peux dormir un peu plus longtemps. Mais ce matin je suis crevé et je suis pas mal au ralenti. Faut dire que ces 2 derniers jours ont été assez épuisants puisque Junior ne m’a pas souvent accompagné.

Lorsque je vais pour prendre ma douche à la station-service, je paie les 2 euros exigés à la caisse et me dirige vers les toilettes. Je regarde un peu partout mais je ne trouve pas la porte des douches. Je sais que je vais avoir l’air fou mais je retourne à la caisse afin que l’on me dise à quel endroit elles sont. Il faut sortir de la station et elles sont à droite! C’est la première fois que je vois ça des douches à l’extérieur! Une chance qu’on est au mois d’août! Je n’aimerais pas me doucher ici en janvier! Je suis sous la douche lorsque j’entends la porte de la douche voisine se fermer et quand mon voisin fait couler l’eau de son côté, du mien elle passe illico du pas très chaud au carrément glacial. Une chance que j’avais presque terminé!

Plutôt que de reprendre la route immédiatement après ma douche, je vais voir les prix à la cafétéria et je regarde également s’il y aurait une prise de courant pour Ashpée. Les prix sont raisonnables mais je n’ai pas vu de prise de courant. Tant pis, j’utiliserai la pile. Avant de me servir, je demande si on a accès à Internet sans fil. Une chance que j’ai demandé car il n’y en a pas ici. Mon deuxième choix c’est chez Quick, un genre de McDo français. Les prix sont comparables aux autres Quick, je vois une prise de courant et je sais qu’ils ont la wifi chez Quick puisque j’y suis déjà allé à Toulouse. Je vais me chercher un petit quelque chose à me mettre sous la dent et je m’installe. Merde! Je ne trouve pas de réseau! Tant pis, je prendrai mes courriels un autre tantôt!

Une heure plus tard, je reprends la route mais je suis toujours aussi crevé. Je suis environ à mi-chemin entre Salon de Provence et Aix en Provence mais comme je suis dans cette direction, je décide donc d’y faire une pause pour la journée. Je suis déjà venu 2 fois à Aix lors de voyages précédents donc je vais pouvoir prendre ça relax. Je pourrais aller au cinéma pour m’asseoir confortablement à l’air climatisé en regardant un bon film, un film français!

J’ai un peu de difficulté à m’orienter en sortant de l’autoroute. Lorsque je vois un McDo, je m’y arrête, je peux ainsi donc faire le plein de caféine pour moi et le plein d’énergie pour le pacemaker d’Ashpée, tout en me branchant sur Internet! J’en profite pour visualiser sur Google où je suis par rapport au centre-ville! Ah ben, je n’ai qu’à continuer tout droit et j’arrive direct sur les boulevards qui encerclent le quartier historique!

Ça y est, je me reconnais! Je suis chanceux, je trouve même une place pour Cybelle sur un de ces boulevards, le cours St-Louis, et puisqu’on est dimanche, les horodateurs chôment. Youppi! Si je me fie au plan de la ville affiché au coin de la rue – et je sais que je peux m’y fier! – je n’ai qu’à suivre la rue Mignet et je me rendrai ainsi jusqu’au Cours Mirabeau, la plus belle avenue de la ville. L’Office de tourisme est sur la Place du Général de Gaulle à l’autre extrémité du Cours.

J’y arrive juste quelques minutes avant la fermeture. Je demande un plan à l’officier qui m’accueille et avant qu’il se mette à griffonner dessus, je le range dans ma poche! Tiens-toi, met ça dans ta pipe! Avant de le quitter, je lui demande s’il a une suggestion où aller ce soir pour voir du monde. Il me répond que ce soir il n’y aura pas grand monde en ville car c’est la dernière journée des vacances et que les gens ne sortiront pas! Ben voyons! Me semble qu’il n’y aura pas grand monde dehors ce soir, Aix-en-Provence est LA ville universitaire de France et a même été élue LA ville la plus sexy de France à plusieurs reprises! Et à ce que je sache, les étudiants ne reprennent pas les cours dès demain! Le type me regarde et me dit : « Vous verrez bien! ».
C’est ça, je verrai!

Je quitte l’Office et on ferme la porte à clé immédiatement après et j’ai comme l’impression que l’officier n’avait pas trop envie que je lui pose trop de questions car sa journée était terminée. Je vais du côté des petites rues piétonnes et c’est vrai qu’il n’y a pas tant de monde que ça! Faut dire que c’est dimanche et que toutes les boutiques sont fermées. TOUTES? Non une petite boulangerie-pâtisserie est encore ouverte. Mais il ne s’agit certainement pas d’une boulangerie comme les autres. Si tu voyais l’intérieur, tu n’en reviendrais pas! Ah oui, tu vas voir, je prends quelques photos! C’est spécial, hein!?

Plus loin, je vois aussi un autre commerce ouvert, « La cure gourmande » que j’avais aussi vu à Avignon. J’y entre et demande la permission de faire quelques photos. Ici aussi le personnel et très sympathique. De nouveau dehors, je vois à quelques bâtisses de là, une autre boutique du même genre; « Péchés gourmands ». Là aussi j’y entre et demande si je…. Permission accordée! Ici c’est la couleur rouge qui domine. L’employée me demande si je lui permets de fermer sa porte à clé mais que je peux continuer de faire des photos sans problème. Je suis un peu gêné, je ne veux pas la retarder. Elle me dit que je ne la retarde pas, qu’elle a encore beaucoup de travail à faire. Je lui dis que je reviendrai plutôt demain. Nous discutons quand même pendant quelques minutes. Décidément, les commerçantes sont sympathiques dans la région!

Je continue ma ballade à vélo dans les rues et sur les places de la ville et je constate qu’effectivement les terrasses sont plutôt désertes en ce dimanche soir. Puisque c’est comme ça, j’irai au cinéma ce soir! Mais avant, il faut que je me trouve un resto sympa où manger ce soir. Ce n’est pas les restaurants qui manquent ici. Je consulte plusieurs menus avant de trouver la perle rare, sur le cours Mirabeau… juste en face du cinéma! Tu parles d’une chance! C’est la première fois que je trouve un resto abordable sur cette rue. Comme quoi les temps changent!

Je suis attablé à la terrasse devant mon combo spaghetti-salade et ma carafe d’eau – non, pas de vin ce soir – lorsque je vois un petit con avec un canif en train de graver ses initiales sur le tronc d’un arbre. Non mais ça ne va pas! Mais où sont ses parents! À un moment, une voiture de la gendarmerie passe sur le cours, elle va sûrement s’arrêter et un gendarme apostrophera ce jeune imbécile. Que nenni! La voiture continue comme si de rien n’était! Pendant presque tout mon repas ce petit voyou s’amuse à torturer cet arbre. Ma parole, ce ne sont pas ses initiales qu’il grave mais un roman! J’attends mon addition quand les parents du jeune voyou arrivent. Il va se faire engueuler! Ben non! Les parents, admiratifs de leur enfant roi, écoutent les commentaires du petit abruti qui décrit son œuvre. Y a vraiment des coups de pieds au cul qui se perdent. Autant pour le petit terroriste que pour les bachi-bouzouks d’adultes qui lui servent de parents. Les gens comme ça devraient être castrés! Zen… il faut que je reste zen!

Je traverse la rue pour me rendre au cinéma. Je n’ose même jeter un œil au massacre du jeune crétin. Ce soir, je vais voir le film « Les derniers jours du monde » des frères Larrieu avec Mathieu Amalric, Karin Viard (que j’adore!), Catherine Frot, et Sergei Lopez. Avec une distribution comme celle-là, ça ne peux pas être mauvais! Devine où se passe l’action de ce film? Non, pas Aix-en-Provence mais plutôt Biarritz, ville où j’envisageais me rendre au début de mon voyage. Un peu plus et c’était encore une drôle de coïncidence, non? Le film n’est pas mauvais mais je l’aurais probablement plus apprécié si j’avais été sous l’effet de substances illicites ou si j’avais pris du vin en mangeant! À la sortie de la salle, je croise un couple et nous discutons du film. Pas de doute, eux ont dû fumer quelques herbes de Provence avant le film!

De retour à la voiture, je prends la route en direction de Salon de Provence que j’irai visiter demain. Ce soir je dormirai sur l’aire de repos face à celle de ce matin. Ce que je n’avais pas prévu c’est qu’un véhicule d’urgence tout gyrophares allumés en condamne l’accès. Je n’ai d’autre choix que de continuer jusqu’au péage, me rendre jusqu’à la prochaine sortie, reprendre l’autoroute en sens inverse, repayer le péage et aller jusqu’à l’aire de repos de ce matin! Une chance que je sais rester zen!

À suivre…

samedi 29 août 2009

Roussillon

Chapitre 18

Papa serait-il un descendant des Bories?


Aujourd’hui je referais le même chemin qu’hier puisque je suis bien curieux d’aller voir ce fameux village des Bories près de Gordes. Évidemment puisque j’ai dormi à la même aire de repos d’Avignon, comme d’habitude je vais d’abord dîner à la cafétéria. Ce midi le plat du jour c’est des « paupiettes de volaille ». Volaille, ça doit être bon!? Allez, j’y vais avec ça, pour 4,90 euros avec les légumes à volonté je ne devrais pas me tromper. Je vais à ma table habituelle, je branche mon ordi et je transfère mes photos car je commence à manquer de mémoire… sur ma carte SD! Je reviens avec mon assiette de paupiettes, c’est deux grosses boules de viande sur un lit de légumes en sauce. Une chance que je ne suis pas dans une ville comme Nîmes ou Arles, là où il y a des corridas car autrement j’aurais pensé que les paupiettes seraient en réalité les couilles d’un taureau. Est-ce à cause de cette image que j’ai eue en tête mais toujours est-il que je n’apprécie pas vraiment ça! La texture est spéciale et pas très agréable à mâcher. Une chance que j’ai pris des légumes en masse, je vais me rabattre là-dessus! Fini pour moi les paupiettes, plus jamais!

Après une heure de route me revoici à nouveau près de Gordes où je bifurque dans un chemin très étroit bordé de murs en pierres. J’espère que c’est un sens unique car il n’y aurait jamais assez de place pour croiser ne serait-ce qu’un vélo. Le village est à 1500 mètres et à quelques endroits le chemin est un peu plus large. Et qu’est-ce que je vois devant moi après une courbe? Je te le donne dans le mille, une voiture qui arrive en sens inverse! Heureusement qu’on ne peut pas rouler très vite sur ce chemin mais pour l’instant il est impossible de passer ! La voiture commence à reculer sur près de 200 mètres et se place dans une enclave un peu plus large pour me permettre de passer. Je lui fais merci de la main et je serai bientôt sur le stationnement qui est lui aussi entouré de murs de pierres. Je ne sais pas combien ils étaient pour construire tous ces murs mais ils n’ont pas manqué de travail! Est-ce que les Bories seraient, par hasard, les ancêtres de papa? Ou papa s’est-il inspiré d’eux pour construire tout ses murs à Monpazier? Faudra que je lui demande!










Aujourd’hui encore Junior devra demeurer avec Cybelle car la visite du village se fait à pied. Le stationnement est gratuit mais l’entrée sur le site coûte 6 euros. Mais ça en vaut le coût! La visite, selon eux, dure environ 45 minutes. Ce qui veut dire que je suis ici pour au moins 2 heures! Dès que j’ai franchi la porte me donnant accès au site, j’ai failli tomber sur le c# derrière! Toutes les habitations sont faites de pierres plates comme tous les murs qui longeaient le chemin. Et aucune trace de ciment, toutes les pierres sont empilées les unes sur les autres un peu à la manière d’un igloo. C’est hallucinant! Il n’y a pas tellement de maisons mais juste se promener dans ce lieu, d’entrer dans les maisons, les étables, les cabanons c’est impressionnant! Dans certaines bâtisses il y a des décors qui ont été aménagés. C’est trop sombre pour que mes photos ne soient pas floues. Si seulement j’avais mon trépied! Mon trépied!!! Mais je l’ai, il est dans la voiture! Je retourne à l’accueil et je demande si je peux aller le chercher dans la voiture. Oui? Merci beaucoup!

Voilà je suis de retour avec le trépied! Ah, c’est beaucoup mieux ainsi! Ben dis donc, je ne sais pas si c’est à cause du trépied mais lorsque je veux prendre une photo, les gens qui en temps normal me bloqueraient la vue, s’excusent lorsqu’ils se rendent compte qu’ils sont dans le cadre et me laisse la place en attendant patiemment que j’ai pris ma photo. Est-ce que ce serait la solution contre les cons? Faudra que j’essaie plus tard! Finalement, je ne sais pas combien de temps j’ai passé dans le village mais j’ai pris plus de 200 photos! Vive le numérique!










Au départ j’avais l’intention de retourner dans Gordes prendre des photos en plein jour mais il est déjà 17h00 et hier j’étais arrivé à 18h00. Je n’aurais pas le temps d’aller à Roussillon comme je l’envisageais au départ. Tant pis pour Gordes, je l’ai déjà vu hier, je me contenterai des photos que j’ai. Je mets donc le cap vers Roussillon! Le hic, c’est que selon la carte routière la route que je dois prendre traverse le village de Gordes mais comme hier, la route est fermée à la circulation en raison du trop grand nombre de touristes, je dois emprunter une autre route! Ça représente quand même un bon détour mais ai-je le choix? Pas vraiment! Je prends donc une route sinueuse qui me mène à Murs. Lorsque j’avais vu un panneau indiquant MURS, hier quand j’étais dans Gordes, je pensais qu’il indiquait la direction à prendre pour aller sur les murs du village. Jamais je n’aurais pensé qu’un village pouvait se nommer comme ça! Non mais vraiment, ils sont fous ces français!



Bon j’arrive finalement à Roussillon et c’est, là aussi, plein de touristes. J’ai moins de chance que hier, le stationnement coûte 2 euros par jour, que tu y sois pour 10 minutes ou 8 heures, c’est le même tarif. Et comme il faut payer à un horodateur, pas de risque à prendre, je paie les 2 euros. Il est hors de question que je stationne en dehors du village et que je vienne avec Junior, ici aussi c’est un village juché sur une colline. Contrairement à Gordes, ici c’est la couleur ocre qui domine. Avec le soleil de cette fin de journée c’est magnifique! Et quand tu marches dans une direction, tu as intérêt de toujours regarder derrière toi car peu importe l’angle c’est toujours en paysage magnifique que tu as sous les yeux. Quand j’arrive près de l’église, les cloches se mettent à sonner! Mon dieu, quel accueil! Que me vaut cet accueil? Je filme les cloches pendant une bonne minute mais elles ne se taisent toujours pas. Bon, je ne vais quand même pas y passer toute ma carte mémoire non plus!

Ce n’est que quelques minutes plus tard alors que les cloches sonnent toujours autant que je comprends finalement que ce n’était pas en mon honneur qu’elles sonnaient mais bien pour les nouveaux mariés qui sortent de l’église au même moment où moi je m’assieds en bermudas et T-shirt sur les marches de l’église pour changer les piles de l’appareil photo! Ça me rappelle une fois où j’étais à New York avec Daniel et que nous avions vu qu’un film se tournait et que des gens étaient debout qui regardaient la scène qu’ils allaient tourner. Nous, on voit des marches devant une maison alors on va s’y asseoir pour regarder ça. Nous n’y sommes pas restés très longtemps qu’on nous demandait de foutre le camp de là, les gens que l’on croyait être des curieux étaient en fait des figurants et nous étions en plein dans le décor ! Coudon, j’ai le don de me retrouver là où je ne devrais pas!

Je m’éloigne un peu de tous ces gens si bien vêtus et je vais me balader dans les rues du village prendre plein de photo pendant qu’il fait encore assez clair. J’en profite également pour regarder le menu des restos où je vais manger ce soir. Finalement mon choix s’arrête sur la crêperie « La Gourmandine » car j’ai vu qu’il y avait une galette au jambon, tomate et fromage de chèvre au menu. Mmm! Je me suis régalé! Une petite déception m’attendait toutefois au dessert car le serveur m’a annoncé qu’à cette heure-ci, ils ne font plus de crêpes-desserts mais que j’avais le choix parmi leurs nombreuses coupes glacées! Comme il y avait une crème glacée à saveur de crème brûlée, j’ai opté pour celle-ci! Mais ça ne valait pas une bonne crêpe!

Après le repas, je suis descendu jusqu’à la voiture pour aller chercher mon trépied afin d’immortaliser ce magnifique paysage le soir. J’en profite pour y laisser mon sac à dos, je n’en aurais plus besoin et je remonte dans le village. Même à pied ce n’est pas facile d’y monter alors imagine si j’avais eu l’idée d’y aller avec Junior! Surtout qu’avec ma journée d’hier et celle d’aujourd’hui dans le corps je suis crevé! Je prends quelques photos et à un moment l’icône m’informant que le niveau des piles est bas s’allume. Faut dire qu’ici aussi j’ai pris plus de 200 photos. Une chance que j’ai des piles rechargeables… dans mon sac! %$/ »# ! J’avais oublié ce détail. Tant pis, j’ai assez pris de photos pour aujourd’hui, là il est temps de reprendre la route et cette fois je prends l’autoroute en direction du Sud. C’est ainsi que mon périple dans cette région se termine, ce soir je ne dormirai pas à la même aire de repos!

À suivre…

vendredi 28 août 2009

Gordes

Chapitre 17

Oh my Gordes!


Pour la ixième fois je quitte mon aire de repos d’Avignon et j’espère que cette fois-ci ce sera la bonne! Pas que je ne l’aime pas, au contraire j’y suis à l’aise mais il faudrait quand même que je bouge un peu de la région. Ce soir, normalement, je devrais être dans le coin de Cavaillon. Je pense bien que je pourrai me trouver une autre aire de repos aussi agréable que celle-ci.

Donc après avoir été dîner à la cafétéria, décidément je commence à être connu ici, la caissière m’a souri, je prends la direction de Fontaine de Vaucluse où je ferai une courte escale conseillée par mon Guide Voir. Après j’irai à Gordes qu’on m’a vivement recommandé dans les Offices de tourisme de la région.

Malheureusement, la petite escale à Fontaine de Vaucluse n’a pas été aussi courte que prévu, bien au contraire. Moi qui en temps normal préfère visiter des grandes villes, là j’ai été séduit par la verdure, le bruit de l'eau qui coule et la fraîcheur qu’on retrouve le long de cette charmante petite rivière qui traverse le village. J’ai laissé Cybelle environ 1 kilomètre avant l’entrée du village et j’ai poursuivi la route avec Junior. Je prends des photos tout le long du chemin qui nous mène au village tellement je trouve le paysage agréable. Je n’avais pas encore vu le village!

Lorsque j’arrive au cœur du village je suis vraiment sous le charme. La rivière traverse le village qui est au pied d’une falaise. C’est vraiment un décor enchanteur. Les terrasses des restaurants donnent toutes sur la rivière dont l’eau est d’une telle clarté qu’on y voit la flore aquatique qui donne à la rivière sa couleur exceptionnelle. Je longe la rivière qui est bordée de kiosque où ils vendent toutes sortes de cossins puis j’arrive à une galerie où on y retrouve un moulin à papier. L’entrée est gratuite. J’attache Junior à un poteau à l’ombre près de la rivière et j’entre dans la galerie. Évidemment, le moulin est à l’autre bout et tout le long il y a des petites boutiques. Je passe près d’une confiserie et là c’est un feu d’artifice de couleurs. Un présentoir plein de chique (un genre de suçon) de toutes les saveurs est là qui me nargue. Je n’y résiste pas. Mais non, je n’ai rien acheté! C’est certainement beaucoup trop sucré pour moi, je me régale seulement de les prendre en photo. Il y a aussi des paniers pleins de biscuits et j’y ai même vu des meringues géantes! Une fois au fond de la galerie j’arrive au moulin à papier. Ah les cons, il est interdit de prendre des photos! Ils auraient pu l’indiquer à l’entrée de la galerie, je n’aurais pas perdu mon temps. Je rebrousse chemin pour retrouver Junior.

Je croise l’Office de tourisme et j’y entre pour demander ce qu’il y a à voir dans la région. L’officière me demande si je suis allé voir la source et comme je réponds par la négative elle me dit que je dois absolument aller la voir même si ce n’est pas le meilleur temps de l’année. C’est au printemps alors que le niveau de l’eau est plus élevé que la source nous présente son plus beau décor. Comme c’est juste à côté, j’emprunte le sentier qui nous y conduit et je m’y rends sur le champ. Encore une fois je suis tellement sous le charme que je prends plein de photos. J’ai d’ailleurs déjà pris une centaine de photos et je ne suis toujours pas arrivé à la source.




Lorsque j’y arrive, ce que je vois, c’est un énorme trou au pied de la falaise et au fond, de l’eau d’un bleu... comment dire… un ciboire de beau bleu, bon! Plusieurs personnes sont descendus jusqu’au fond du trou, à au moins 50 mètres de profondeur et je fais comme eux. Plus je descends et plus je ressens cette fraîcheur si agréable par une journée chaude comme aujourd’hui. Je suis pas encore au bord de l’eau mais je n’ose pas aller plus bas même si d’autres y vont. Il y a, un peu plus haut que moi, deux jeunes abrutis qui lancent des pierres dans l’eau. Je n’ai pas envie d’en recevoir une derrière la tête. Non mais qu’est-ce qu’ils sont cons! Ils n’ont pas des parents ces crétins? Je n’ai rien dit mais certaines personnes qui étaient plus bas les ont engueulées. Les deux imbéciles ne pipent pas un mot car ils sont allemands.

Quand je remonte, je trouve qu’il fait 2 fois plus chaud que tout à l’heure! Je passe devant un marchand de glace maison et cette fois-ci, je ne peux y résister! Je regarde les saveurs et il y a en une qui me surprend : Citron bleu! Je demande à la charmante marchande (qui à un décolleté si révélateur qu’il suggère à lui seul de prendre un cornet à 2 boules plutôt qu’une seule!) si ça existe réellement des citrons bleus et elle me répond :
- Oui! C’est un mélange de citron et de Curaçao!
- Et c’est bon ? Lui demandais-je.
- Ça dépend des goûts, moi je n’aime pas trop!
Ce n’est pas très vendeur mais bon comme ma curiosité est piquée j’opte pour une boule au citron bleu et une autre au chocolat noir!

La boule au chocolat était très bonne avec ses éclats de chocolat noir et celle au citron bleu goûtait plus le sorbet au citron qu’autre chose mais elle était vraiment très savoureuse elle aussi! Je me suis régalé! En allant porter ma coupe vide à la poubelle, j’informe la belle marchande que finalement j’ai bien aimé la saveur citron bleu, ce à quoi elle m’a répondu : « Tant mieux pour vous! ».
Résultat : Décolleté 1 – Diplomatie 0.

Je poursuis mon chemin jusqu’au village et je traverse le pont pour aller sur l’autre rive. Là encore la vue est superbe et je multiplie les occasions de prendre des photos de la rivière avec cette fois-ci la falaise en arrière-plan. À un endroit, il y a un petit muret qui dépasse du niveau de l’eau et qui est à environ 3 mètres de moi. L’eau ne semble pas très profonde alors j’ôte mes sandales et j’essaie de m’y rendre. Brrr, l’eau est glaciale et les galets au fond de l’eau sont glissants. Je ne peux pas aller très vite car je ne veux pas tomber. C’est fou mais plus j’avance et plus c’est profond, je dois relever mes bermudas au maximum pour ne pas les mouiller. Voilà, je suis rendu sur le muret, je prends quelques poses le temps que mon sang recommence à couler dans mes veines et je retourne sur la rive. Je me ballade un peu le long de la rivière avec Junior avant de continuer ma route vers Gordes.

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Une fois rendu près de Gordes, je vois une affiche indiquant le route à suivre pour aller au villages des Bories. J’avais lu quelque chose sur ce village dans mon guide mais à l’heure qu’il est, si je veux avoir le temps de visiter Gordes avant la tombée de la nuit, mieux vaut ne pas s’attarder. À peine 1 km plus loin alors que je suis presque à Gordes, je vois un panneau qui annonce un point de vue sur Gordes. Bon, allons voir ça! Oh my Gordes! Que c’est beau! Le village est perché au haut d’une montagne et au sommet on y voit un château.

Quand j’arrive à l’entrée du village, je n’ai d’autre choix que de continuer la route à pied. Désolé Junior mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu viennes avec moi! Le stationnement est payant mais je ne vois pas où il faut payer! Je vais jusqu’à l’Office de tourisme qui se trouve dans le château, on me remet un plan du village et je demande à l’officière à quel endroit je dois payer le stationnement. Elle me répond qu’après 18h s’il n’y avait plus personne pour faire payer à l’entrée du stationnement c’est donc gratuit! Yé!

Je commence donc ma visite par la boulangerie qui est tout près. Je m’achète un croissant au cas où j’aurais un p’tit creux à combler. En face, la porte de l’église est ouverte et je fais exactement le contraire de ce que je fais lorsque je suis au Québec, j’entre. Je fais rapidement le tour et lorsque j’arrive au pied du crucifix, je constate que ce Jésus à l’air un peu efféminé! Ben coudon!


Je poursuis ma visite dans les petites rues étroites et escarpées. Elles sont un peu sombres car le soleil est rendu trop bas. Malgré tout je prends plusieurs photos, on verra bien! Quand j’arrive au bout d’une rue, j’ai un point de vue sur la campagne environnante et les remparts du village. J’essaie de prendre des photos tant qu’il n’y a personne dans le décor mais j’ai un peu de difficulté car il y a toujours quelqu’un qui tourne un coin. Tant pis, il y aura du monde sur mes photos car mes minutes d’ensoleillement sont comptées.

Les cloches de l’église annoncent qu’il est déjà 20 heures. Je ferais bien de commencer à regarder les menus des restos si je veux manger ce soir. Évidemment, les restaurateurs profitent de la manne pour avoir des prix plus élevés qu’ailleurs. J’en trouve quand même un qui offre un menu à mon goût et pas trop dispendieux, « Le Provençal » situé sur la place du château. Pour moins de 20 euros j’ai droit à un plat principal, un dessert et un quart de litre de vin rosé! Je mange à la terrasse et pendant mon repas le Mistral se met à souffler. L’auvent qui protège les tables fait un bruit terrible à chaque coup de vent. J’espère qu’il tiendra le coup, je n’ai pas envie de visiter l’hôpital du coin!

La veille à Orange j’avais mangé une crème brûlée tellement bonne, la meilleure que j’aie goutté dans ma vie, que ce soir j’ai envie d’en dévorer une autre! Ben tu me croiras pas mais elle est encore meilleure! Une fois mon repas terminé j’en profite pour aller prendre quelques clichés de Gordes la nuit avant de reprendre la route en direction de Cavaillon où je pourrai prendre l’autoroute et me trouver une aire de repos où passer la nuit. Manque de chance je n’ai pas trouver d’aire de repos avant… Avigon! Calvaire, je suis destiné à dormir là tout le temps ou quoi! Ça doit faire la dixième nuit que je viens dormir ici!
À suivre...

jeudi 27 août 2009

Orange

Chapitre 16

Coup de foudre à Orange!




Ah ce que ça fait du bien de dormir dans un vrai bon lit confortable! Ce matin j‘ai dormi jusqu’à 10 heures et il faut que je me botte le derrière plus d’une fois pour ne pas rester au lit plus longtemps. Il faut quand même que j’aille visiter Orange, non? Donc après une bonne douche, je quitte l’hôtel frais et dispo pour explorer la ville. Armé de mon plan barbouillé, je décide de suivre un des parcours suggérés sur le dos de Junior. J’ai beau suivre l’itinéraire, je ne trouve pas ça si extraordinaire. À un moment, j’arrive sur la « Place aux Herbes » où se tenait un marché ce matin. Mais comme il est déjà passé midi, les marchands sont tous affairés à remballer leurs bardas. Avoir su, je serais venu ici plus tôt, moi qui aime les marchés. L’après-marché est quant à lui très décevant car on peut voir que les marchands ne sont pas très propres laissant derrière eux une très grande quantité de déchets et d’odeurs nauséabondes. BEURK!

C’est en atteignant la « Place des frères Mounet », face à l’immense mur du Théâtre Antique, que je pousse mon premier véritable « Wow! » de la journée. Pas vraiment pour le mur mais plutôt pour le restaurant « La Crémaillère » qui trône sur cette place! Je ne sais pas ce qu’il se passe avec moi cet été, je suis souvent séduit par l’apparence de certains restaurants que par des monuments historiques.

Je continue le parcours qui me conduit maintenant vers le parc de la Colline Saint-Eutrope. Au pied des escaliers qui permettent d’accéder au parc, je suis contraint à abandonner Junior puisqu’il est indiqué sur mon plan que l’accès à la colline est difficile en raison du chemin caillouteux. À mi-chemin en montant, un petit chemin mène vers un mur de l’enceinte du Théâtre. Une ouverture grillagée nous permet de pouvoir jeter un œil à l’intérieur. J’en tombe presque sur le c… derrière quand je découvre cette partie caché du monument. Ouais, c’est certain, j’irai le visiter, je ne peux quand même pas rater ça!

Je poursuis l’escalade de la colline sur le chemin qui n’est pas si caillouteux que ça! D’ici, on peut voir au loin, le Mont Ventoux dont tout le monde semble s’émerveiller lorsqu’ils l’entrevoient. Je ne comprends pas pourquoi, mis à part que c’est probablement le plus haut sommet dans la région, je ne lui trouve rien de si exceptionnel. Pour l’instant, j’ai juste hâte d’être enfin au sommet de cette colline qui n’en finit plus de monter. Un dernier escalier et j’y suis! OUF! Ah merde, il y a un autre escalier un peu plus loin qui mène à un genre de terrasse! Bon un dernier effort et j’y suis. Voilà! Au centre de la terrasse se trouve une table d’orientation identifiant les différents sommets et patelins que l’on peut apercevoir d’ici.

Je redescends et marche dans un sentier ombragé en direction de la statue de la Vierge Blanche qui domine la ville. Pas très loin, on a un joli point de vue sur l’intérieur du Théâtre Antique et sur la région. Selon mon plan, je ne suis pas très loin non plus, des ruines du château mais je ne vois aucune indication l’annonçant. C’est en regardant à travers les ronces que je vois un trou et ce qui devait être autrefois un escalier. Il semble bien que quelqu’un, quelque part, dans un bureau, ait décidé que ça ne valait plus la peine d’entretenir la végétation pour ces quelques ruines. Mais l’innocent à oublier d’en informer le concepteur du plan de la ville alors ce dernier continue de l’indiquer! Puisque je les ai trouvés, j’entreprends l’exploration en écartant du mieux que je peux les branches épineuses pour ne pas trop me piquer.

Je descends dans le trou et je commence à explorer les vestiges du château. Les pièces s’enchaînent mais il faut faire quand même attention aux amoncellements de pierres. J’ai une petite crainte qu’une vipère sorte de là pas trop de bonne humeur de se faire déranger. Au bout d’une de ces pièces c’est la falaise et de là on a une super belle vue sur la ville et plus particulièrement sur le Cours Aristide Briand.

En quittant les ruines je poursuis ma ballade dans le parc et me dirige vers l’escalier Ouest, tel qu’indiqué sur mon plan. Je n’y comprends rien, je fais deux, trois fois de long aller-retour mais je ne le trouve pas. Je demande à deux personnes dans le parc mais eux non plus ne savent à quel endroit il se trouve. Un peu plus tard, je trouve un groupe de pépés à pipes et bérets qui semblent familiers des lieux. Je demande à l’un d’entre eux s’il sait à quel endroit se trouve ce fameux escalier Ouest. Il m’en indique un mais si je me fie à mon plan, c’est celui que j’ai monté tantôt et étant identifié comme « L’escalier Est ». Un autre pépé se mêle de la conversation et nous informe qu’il y a bel et bien un autre escalier mais qu’il a été condamné car des petits voyous s’amusaient à lancer des cailloux sur la tête des gens du haut de la falaise. Un touriste ayant été blessé, la municipalité à donc décidé d’en interdire l’accès! Très pratique! Pourquoi donc continuer de remettre des plans avec cet itinéraire si on ne peut pas le suivre! J’irai en glisser un mot à l’Office de tourisme!

Je quitte donc le parc par le même escalier. Dans un sens, c’est mieux ainsi car Junior m’attends au pied de cet escalier. Je n’aurai pas à contourner la colline pour le récupérer. Malgré tout, avec Junior, je vais voir quand même où débouchait ledit « Escalier Ouest » car selon mon plan, c’est tout près de la rue Saint-Clément! Je ne sais pas pourquoi mais je suis curieux d’aller voir cette rue!

Il est déjà 18h30 quand je me présente à l’entrée du Théâtre Antique. Malheureusement comme les portes ferment à 19h00, l’accès est autorisé mais on ne peut pas avoir d’audioguide. Que faire? Est-ce que j’attends jusqu’à demain pour bénéficier d’un audioguide ou bedon j’entre tout de suite! Si je me fie à ma dernière expérience avec un audioguide à Avignon, il ne m’avait pas été bien utile! Envoye mon Dan, tu entres tu-suite!

À peine ai-je franchi le tourniquet que voilà un premier escalier à gravir. Ouche! Quoique fallait bien que je m’y attende, j’ai quand même eu un aperçu lorsque j’étais au parc. Du haut de cet escalier, on entrevoit le côté de la scène. La surprise devrait être moins grande que si je n’avais rien vu mais dans mon estomac, il me semble ressentir les papillons des pubs de Radio-Canada HD. Quelques pas de plus et voilà plus de 2000 ans qui me contemplent! Comme ils faisaient les choses en grand les romains à cette époque! Et en solide! Si au moins il en restait seulement quelques-uns, on pourrait leur confier la construction des viaducs au Québec! N’est-ce pas « M. Les 2 mains sur le volant »?

Le seul reproche que j’ai à faire, c’est d’avoir greffé un toit moderne à la scène. Je me retourne et je vois au mur 3 pancartes qui expliquent l’histoire du Théâtre Antique le mieux conservé du monde Européen, du mur de scène, victime du temps et de la reconstruction d’un toit. Ben coudon! Je ne devais pas être le seul à ne pas comprendre mais à la lecture de ces pancartes, j’ai les réponses à mes questions et je ravale mes reproches. Excusez, pardon, je le ferais plus!

J’admire de long en large et en hauteur cette merveilleuse scène avant d’entreprendre l’escalade d’un des escaliers des gradins. Du premier niveau, je prends d’autres clichés de la scène de différents angles, tellement je suis impressionné par tant de… de…, excuse-moi, j’en perds tous mes superlatifs! Ensuite j’entre dans un couloir sous les gradins où se trouvent plusieurs petites pièces. Sont-ce les « stands » à hot-dog et comptoir de bières de l’époque? L’audioguide m’aurait probablement éclairci. Plus loin, dans une pièce plus grande, on diffuse des extraits de spectacles qui ont été présentés ici. Dans une autre salle un film avec des images d’archives du début du siècle dernier. Dans une troisième salle on projette un amalgame d’extraits de films tournés en ces lieux et d’hologrammes. Je tente d’en filmer un petit bout mais après seulement quelques secondes mes piles rendent l’âme. Amen! Je change de piles et recommence à filmer mais cette fois-ci, c’est le générique qui apparaît 20 secondes plus tard! Tant pis, je continue la visite.

Lorsque je suis à l’autre bout du couloir, mes yeux doivent d’abords se réhabituer tranquillement à la lumière du jour. Ensuite je grimpe au palier suivant. D’ici la vue sur la scène est toujours aussi incroyable et en me tournant sur 180 degrés, je peux voir la rue et les toits des maisons à l’extérieur du Théâtre. Faut pas avoir le vertige! Je me faufile à nouveau dans un tunnel sous les gradins pour me rendre jusqu’à l’autre extrémité du Théâtre. Ici, il n’y a pas de petite pièce comme au niveau inférieur mais de temps à autre une fenêtre est percée ce qui permet de voir la scène. Je constate qu’à ce niveau, on se retrouve à la même hauteur que le « Jules César » de l’arrière-scène. Je continue dans le couloir et à un moment je surprends un couple de tourtereaux en train de se faire des mamours dans une cavité du mur. Oups! Désolé! Clic! Continuez, ne vous préoccupez pas de moi, je ne fais que passer!

De l’autre bout on surplombe des fouilles archéologiques des vestiges romains voisins au Théâtre. C’est précisément à cet endroit que je fais une agréable rencontre. Une jolie rousse aux yeux verts, surveille les lieux. Quand nos regards se croisent, je pense bien que nous avons eu tous les deux un coup de foutre mutuel. Je m’assieds à ses côtés et ce n’est pas long que la « chimie » opère. Je ne résiste pas à la tentation de caresser sa jolie crinière rousse, elle semble apprécier grandement, elle se love contre moi. Savais-tu que j’ai toujours eu un faible pour les rousses? Non? Ben là tu le sais! Je passe de longues minutes avec elle, je suis si bien que j’en perds presque la notion du temps. Je me ressaisis en me rappelant l’endroit où nous sommes! À tout moment n’importe qui pourrait nous surprendre. Je me relève et elle fait quelques pas avec moi. Je lui demande si je peux la photographier. Elle accepte et s’installe sur une marche dans les gradins afin d’avoir le magnifique décor de la scène en arrière plan.

C’est juste après que je lui brise le cœur, et le mien aussi, lorsque je lui annonce que je suis de passage que pour la journée et que je dois poursuivre la visite du Théâtre avant la tombée imminente de la nuit. Froissée, elle me tourne le dos et retourne à son poste d’observation. Je me sens un peu « cheap » mais que veux-tu, c’était inévitable, j’ai ma vie à Montréal et elle a la sienne ici, à Orange. Maudit que la vie est mal faite!

Un peu tristement, je poursuis ma visite en me rendant au centre des gradins et je monte une nouvelle série d’escalier. Je suis maintenant au point le plus élevé du Théâtre. J’en profite pour faire quelques photos dont une panoramique et quelques autoportraits. Je semble être le dernier visiteur car je ne vois personne d’autre dans l’enceinte. Tant mieux! Je commence à redescendre en faisant bien attention de ne pas rater une marche. Ce n’est pas le temps de se casser la gueule (est-ce qu’il y a un temps idéal pour ça?) car la chute risquerait d’être longue et très douloureuse! Je repasse près de ma jolie rousse qui semble ne pas me voir. Je n’insiste pas, je fais une dernière photo d’elle sans qu’elle ne s’en aperçoive et je m’éloigne. Soupir!

Lorsque je me retrouve de nouveau au niveau du sol, je fais une dernière série de photo avant de quitter. Le hic, c’est qu’au moment de sortir je constate que les grilles sont cadenassées! Je suis un peu rassuré lorsque je vois une inscription où l’on indique le chemin à suivre pour sortir après l’heure de fermeture. Je passe sous une voûte et me voilà en plein milieu des vestiges romains, juste au-dessous du niveau de la rue. Je n’ai d’autre choix que de suivre le parcours mais j’en profite évidemment pour faire d’autres photos! Plus loin, un escalier conduit à la terrasse du restaurant du Théâtre que je traverse avant d’enfin pouvoir recouvrer ma liberté!

Il est passé 20 heures quand je retrouve Junior. Il est temps de trouver un resto où manger ce soir. Je passe devant « La crémaillère » mais les prix me refroidissent un peu! Fallait bien que je m’y attende puisqu’il est situé tout juste en face du Théâtre Antique! Tout en cherchant, j’en profite pour me balader dans les petites rues. Je passe devant le cinéma mais aucun des films à l’affiche ce soir ne m’intéresse. Finalement j’opte pour une terrasse sur la Place de la République. Je me suis vraiment régalé et comme dessert, j’ai eu droit à une crème caramel, probablement la meilleure que j’ai mangée à ce jour! Mais peut-être est-ce le vin rosé que j’ai bu qui a faussé mon jugement? J’avoue que je me sens un peu pompette!

Avant de reprendre la route je vais au Mc Do afin de surfer un peu sur Internet. Je me commande un Perrier puisqu’il faut consommer et je m’installe à une table. Yé! Monique est sur Skype mais elle ne peut me parler, Michel dort. Nous clavardons depuis plus de 30 minutes lorsque Carine me Skype à son tour! Non, ce n’est pas vrai, on va pouvoir enfin discuter via nos webcams! Monique nous écrit pendant quelques minutes avant de nous quitter. Carine apparaît maintenant à l’écran, elle est en pyjama, en plein milieu de l’après-midi! Je lui demande au moins de retirer son horrible T-shirt mais elle refuse! Notre conversation a durée presque 45 minutes et aurait probablement durée plus longtemps si ce n’était que la pile de mon ordi montrait des signes de fatigue. Et non, je n’ai pas réussi à convaincre Carine d’ôter son T-shirt! C’est moi qui étais pompette, pas elle!

À suivre...

mercredi 26 août 2009

Châteauneuf-du-Pape

Chapitre 15

Un adversaire de taille


Je ne sais pas pourquoi mais aujourd’hui la tentation de prendre un dessert à la cafétéria est plus grande que d’habitude. J’ai presque réussi à y résister. Je n’en ai pas pris un, je les ai tous pris! En photo, bien sûr! Ainsi tu comprendras à quel point il est difficile de ne pas craquer! Je sais, je suis cruel de te mettre ainsi l’eau à la bouche!

C’est sous un beau ciel bleu ensoleillé que je prends le volant pour me rendre à Châteauneuf-du-Pape, les vitres de la voiture baissées. Le vent dans mes cheveux blonds, le soleil à l’horizon, quelques mots d’une chanson, que c’est beau, c’est beau la vie! Je chante allègrement lorsqu’à un moment, à ma droite je vois un château au loin derrière un vignoble. Serait-ce celui du Pape? Un peu plus loin, un petit chemin semble nous y mener. Je tourne et je m’arrête sur le bord pour faire quelques photos. Ce n’est qu’après que je vois un panneau indiquant qu’il s’agit du Château la Nerthe et que je suis présentement sur un chemin privé. Je fais demi-tour et retourne sur la départementale.

Quelques minutes plus tard, je traverse Châteauneuf-du-Pape et je trouve une place pour stationner, gratuitement, sur le bord de la route un peu après la sortie du village. J’enfourche Junior, qui ne demande que ça, et vais jusqu’à l’Office de tourisme que j’ai remarqué plus tôt. Une jeune et jolie officière m’y accueille de son plus beau sourire. Je lui explique que je ne suis là que pour l’après-midi et je lui demande ce qu’il y a de beau à voir dans le coin. Elle semble étonnée mais elle commence à me remettre des dépliants de caves à vin dans la région. J’ai dû mal me faire comprendre alors je lui précise que je suis à vélo et que je recherche plus de jolis paysages à photographier que des caves à visiter. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, K-O technique! Mon officière doit voir des étoiles, elle ne sait probablement plus où elle est, ma demande semble lui avoir fait l’effet d’un uppercut. Elle rend les armes et demande l’aide d’un autre officier pour venir à bout de son rival, moi!

Les forces fraîches seront-elles plus en mesure de pouvoir répondre à mes attentes? L’officier, à moins qu’il ne s’agisse du lieutenant, du colonel ou mieux encore, du Napoléon Bonaparte de l’Office, enfin le type qui me fait face tente par tous les moyens d’éviter de frapper son Waterloo aujourd’hui. L’ennemi, moi en l’occurrence, semble coriace. À l’écouter tout le monde vient dans son village uniquement pour visiter des vignobles! Pour photographier des paysages il y a bien les ruines du château et qu’il y a aussi des circuits de randonnée à vélo du côté de Jonquières. Il y a également un circuit d’une trentaine de kilomètres qui fait le tour des vignobles. Bon, j’opte pour aller voir les ruines du château, je n’ai pas vraiment envie de faire une randonnée à travers les vignobles. J’ai déjà fait une photo dans les vignes, ça me suffit!

En ressortant je fais quelques clichés sur la place avant de suivre les indications pour le château. Je grimpe péniblement en direction du sommet sous les chauds rayons du soleil. À mi-chemin, je fais une pause car je suis en sueur et je n’ai plus de souffle. Heureusement, la descente sera beaucoup plus facile! Quelques minutes plus tard, je poursuis la montée en poussant Junior et je remonte dessus lorsque la pente redevient plus douce.

En effet, le mot « ruine » n’est pas exagéré car il ne reste pas grand-chose du château neuf! Rien à voir avec celui que j’avais aperçu plus tôt! Le stationnement est vide, les touristes doivent être au frais dans les caves de la région. J’en profite pour prendre autant de photos que je veux, il n’y aura aucun con dans le portrait! De ce qui fût jadis une fenêtre, on a un beau panorama sur la région et on peut même deviner au loin dans la brume, la silhouette du Palais des Papes à Avignon. J’étais justement en train de zoomer sur celui-ci quand j’entends un grand éclat de rire pas très loin. Deux femmes s’amusent à se photographier dans les ruines. Je ne comprends pas ce qui les fait rire autant. Probablement qu’elles ont visitées trop de caves aujourd’hui.

En contournant les ruines, j’arrive à un chemin qui conduit au village. Je commence la descente mais aux côtés de Junior car il y a plusieurs personnes qui vont vers le château et que le chemin est parsemé d’escaliers. À un moment je croise une cave, « Le verger des Papes », j’y entre! Ah, comme la fraîcheur des lieux est agréable! Des gens font une dégustation de vin pendant que de mon côté, je passe d’une pièce à l’autre en prenant plusieurs photos. Lorsque je repasse près de la dégustation, le propriétaire des lieux me demande si je veux gouter son vin. Il semble offusqué par mon refus. Tant pis! Je quitte la fraîcheur de cette cave et me retrouve de nouveau à l’extérieur où la chaleur semble encore plus lourde que tout à l’heure.

Je continue ma descente et j’arrive dans les petites rues étroites du village. Je serpente d’une rue à l’autre en admirant les jolies petites maisons de pierres aux volets colorés. C’est beau mais pour rien au monde je ne voudrais vivre dans un endroit pareil. Je pensais justement à ça quand je vois le nom d’une rue qui me fait sourire : « Impasse Ça Ira »! Je te jure, ça ne s’invente pas! C’est dans cette même impasse que je fais une agréable rencontre. Un matou fait la sieste en plein milieu du chemin. Je m’approche et môssieur ronronne en se frottant contre moi! Je le caresse quelques minutes avant de poursuivre mon excursion. Salut Matou! J’aboutis finalement sur une rue plus commerciale. La plupart des boutiques font la dégustation et la vente de vins. Je commence à comprendre la réaction qu’ont eue les officiers plus tôt!

Sans vraiment m’en rendre compte, le ciel s’est rapidement assombri. Heureusement, ma visite du village est presque terminée et que je ne suis pas très loin de Cybelle quand quelques gouttes de pluie se mettent à tomber. J’ai à peine le temps de faire entrer Junior avant que la pluie s’intensifie! Je quitte Châteauneuf-du-Pape en direction d’Orange en laissant la pluie derrière moi.

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai beaucoup de difficulté à m’orienter dans cette ville. Je trouve un stationnement payant pour Cybelle et en compagnie de Junior je vais jusqu’à l’Office de tourisme tout près pour obtenir un plan de la ville. Je vais bien finir par démystifier cette ville tout de même! L’officière finissait de répondre à mes questions lorsque le tonnerre nous fît sursauter! Au moment de sortir je m’aperçois qu’à l’extérieur c’est le déluge! Un mur de pluie me sépare de mon fidèle compagnon solidement attaché à la clôture devant l’Office. Pauvre Junior! L’officière m’informe que je peux patienter à l’intérieur le temps que la pluie s’affaiblisse, ça ne dure jamais longtemps les orages dans la région. C’est bien gentil car étourdi comme je suis, j’ai laissé le parapluie dans la voiture. Très pratique!


Le hic, c’est que 45 minutes plus tard, l’orage ne semble pas vouloir se calmer. Je regarde dehors et je constate que la rue ressemble de plus en plus à celles de Venise. Il n’y manque plus que les gondoles. J’ai eu amplement le temps d’étudier le plan de la ville et j’ai finalement réussi à résoudre l’énigme qu’elle représentait plus tôt. Avec le temps qu’il fait dehors, je commence sérieusement à penser d’aller dormir dans un hôtel ce soir. Lorsque je demande à l’officière s’il y a un hôtel « Formule 1 » à Orange, elle s’empare de mon plan et elle le barbouille allègrement. Elle encercle l’endroit où nous sommes et prolonge son trait pour m’indiquer le trajet à suivre jusqu’à l’hôtel, qu’elle encercle encore trois ou quatre fois. Moi qui avais réussi jusque là à conserver mon plan intact, je suis un peu déçu!

Je profite d’une accalmie pour me rendre jusqu’à Cybelle et ensuite au Formule 1 en espérant pouvoir y réserver une chambre pour la nuit. La chambre payée je dois maintenant trouver un endroit où manger. Le réceptionniste m’informe qu’il y a un restaurant à l’hôtel voisin. N’ayant pas trop envie d’aller m’aventurer en ville ce soir, je me rabats sur cette solution. Je ne le regrette vraiment pas car j’y ai bien mangé, bien bu et j’ai la peau du ventre bien tendue! J’ai même eu la chance d’avoir un bon dessert santé; un carpaccio d’ananas. Un pur délice!

De retour à ma chambre, j’ai pitonné à la télé pour le reste de la soirée. J’ai pu regarder Secret Story où une des participantes est québécoise. Une chance qu’elle est là car les autres candidats sont d’un ennui mortel. Malgré tout, j’ai quand même réussi à m’endormir!

À suivre...

mardi 25 août 2009

Villeneuve-lès-Avignon

Chapitre 14

Ce n'est qu'un au revoir...




Ce matin je fais mes adieux à mon aire de repos des derniers jours. J’aimais bien cet endroit car j’ai toujours eu la chance de me stationner à la même place ombragée, pas très loin de la station service où j’allais prendre ma douche. Je sais, je sais, je m’attache vite! Pour une dernière fois aussi, je vais manger à la cafétéria, à ma table habituelle. Ensuite je prends la direction de Chateauneuf-du-Pape. Comme je dois passer devant mon stationnement des derniers jours, aux pieds des remparts, je prépare l’appareil photo pour tenter de photographier une des mini-fourgonnette-chambre-de-passe lorsque je serai immobilisé à un feu de circulation. Je n’vais pas osé le faire les autres jours de peur qu’un voyou me voit faire et s’attaque à moi. Oui, je suis un peu parano!

À peine ai-je franchi le pont, au moment où je traverse le village de Villeneuve-lès-Avignon, mon regard est attiré par un genre de marché sur la place qui borde la route. Comme j’aime bien les marchés et qu’il y a un stationnement à proximité, je m’arrête 5 minutes pour y jeter un œil. Mais j’en fais rapidement le tour car c’est un marché un peu spécial car on n’y retrouve uniquement des kiosques où l’on vend des articles fait en laine. Juste en face de la place se trouve l’Office de tourisme. Bon, puisque je suis là, aussi bien aller y faire un tour. Je discute un peu avec les deux officières présentes et finalement je me laisse convaincre de m’attarder un peu dans ce village. Ne voulant pas être seul, je vais d’abord aller chercher Junior à l’auto.

Premier arrêt, la Collégiale Notre-Dame et son Cloître. Bon ce n’est rien de bien exceptionnel en comparaison de toutes les églises et cloîtres que j’ai pu visiter ces dernières années. Je continue ma ballade en direction de la Chartreuse du Val de Bénédiction mais lorsque je passe devant une vieille teinturerie, j’ai comme l’impression de me retrouver en plein milieu d’un film d’époque si ce n’était de la voiture qui ce stationne devant au moment où je m’apprête à faire une photo. La chance est toutefois avec moi car le type s’en va lorsqu’il s’aperçoit qu’il y a une borne fontaine. Je peux ainsi donc prendre ma photo! YÉ! Ensuite je vais jusqu’à l’entrée de la Chartreuse où il y a deux plaques indiquant le niveau de que l’eau a atteint lors des inondations en 1840 et 1856. C’est fou quand tu y penses!

Lorsque je franchis le porche de la Chartreuse, je me retrouve dans une jolie cour intérieure. Je ne m’y attarde pas trop et je vais jusqu’à l’accueil afin d’acheter mon droit d’entrée pour visiter les bâtiments. Manque de chance la billetterie ferme une heure avant la fermeture des lieux et je me butte à une porte close. Une employée m’informe qu’il est trop tard pour les visites mais que l’accès au cloître est ouvert puisqu’il y a un café ouvert jusqu'à 20 heures. Je me rabats donc sur le cloître! Je n’aurais pas tout manqué.

Le cloître est assez banal si ce n’est qu’il y a au centre, un genre de kiosque à côté d’un puits. Dans le kiosque se trouve un bassin et au-dessus de celui-ci des néons formant une phrase qui se reflètent dans l’eau du bassin. Avec un peu de chance on arrive à lire ce qu’il y a d’écrit mais comme c’est en latin, je n’y comprends rien! Heureusement, il y a une traduction sur le mur. Il s’agit d’une citation de Saint-Augustin qui, même en français, ne me dit rien du tout! Ne voulant pas avoir perdu mon temps pour rien, je fais quand même plusieurs photos avant de quitter l’endroit.

Je continue ma ballade et un peu avant la sortie du village je vois une indication pour le Moulin de la Chartreuse, entrée libre. Je n’ai rien à perdre donc j’y vais. Je prenais des photos de la boutique du Moulin au moment où un monsieur très sympathique sortant du moulin me demande si je voulais entrer dans le moulin. J’entre. Il me raconte l’histoire du moulin, m’explique le processus pour obtenir de l’huile d’olive et m’offre même d’y goûter! Euh!? Goûter de l’huile d’olive comme ça, à la cuiller? Non merci! Il semble étonné de ma réaction mais ne s’en offusque pas! Il me dit que c’est très bon nature et que plusieurs personnes aiment consommer de l’huile ainsi. Certains même, dont lui, raffolent étendre de l’huile sur une tranche de pain et en manger lors du petit-déjeuner. Très peu pour moi, merci! Gentiment, il m’offre donc de goûter à un alcool fait d’huile d’olive. Euh… OK! Le goût n’est pas désagréable du tout et me fait penser un peu à un sirop. Pas un sirop dégeu genre Buckley, plus du genre sirop Lambert! Dans un coin du moulin, mon œil est attiré par des Santons de Provence, ces petites figurines colorées qu’on retrouve dans toutes les boutiques de souvenirs en Provence. Ici, on a reconstitué une partie de belote, un peu comme dans les films de Pagnol, avec la bouteille de Pastis sur la table. On s’y croirait! Plus loin c’est une partie de pétanque et on pourrait presque entendre un personnage s’écrier « Alors!? Tu tires où tu pointes? ». Est-ce les effets de l’alcool?

En sortant du Moulin je continue de discuter avec mon hôte pendant qu’il s’affaire à fermer le Moulin. J’en profite pour prendre quelques photos de l’extérieur de la boutique que je trouve charmante. Il me dit que si je veux je peux aussi en prendre à l’intérieur. Je lui dis que je ne veux pas retarder l’heure de fermeture mais il me rassure en me disant qu’ici, ils ferment seulement quand il n’y a plus de monde et que pour l’instant il y a encore des clients à l’intérieur. Bon, allons-y! L’intérieur de la boutique fait penser à une maison de poupée géante! Tout y est bien disposé et mis en valeur. C’est vraiment très beau! Décidément, j’ai vraiment bien fait de m’arrêter ici, c’est ce que j’ai vu de plus intéressant aujourd’hui et en plus ça ne m’a rien coûté!

Une fois au bout du village, je prends une autre rue pour revenir jusqu’à l’église. De là, j’emprunte la rue de l’Hôpital et au bout, je commence à gravir la très escarpée Montée de la Tour. D’en haut on a un beau point de vue d’un côté sur la Tour Philippe Le Bel (l’autre extrémité du Pont d’Avignon) et de l’autre, sur le Fort Saint-André où je ne suis pas allé car j’ai bien peur que comme à la Chartreuse, se soit déjà fermé! Ah si seulement j’étais plus matinal! Quoique je ne profiterais probablement pas de mes soirées comme je le fais! Mais pourquoi doit-on absolument dormir? Bon OK, assez philosophé! Je photographie le paysage et je retourne à l’auto.

Il est déjà passé 20 heures lorsque je reprends la route. Je roule sur la départementale 980 en admirant le paysage et je me rends finalement jusqu’à… Orange! Je ne sais pas si c’est moi mais j’ai comme l’impression de tourner en rond depuis une semaine! Bon puisque j’y suis, je vais aller faire une escale au McDo pour me brancher à Internet. Je tente de « Skyper » Carine mais sans succès. Je lui envois tout de même un message pour l’informer que je serai là pour au moins une heure mais ce ne sera pas encore pour aujourd’hui que nous pourrons discuter ensemble. Finalement je suis resté jusqu’à la fermeture du resto. Et devine où je suis allé dormir ce soir? Eh oui, à la même place que la veille! Tant qu’à tourner en rond!

À suivre…

lundi 24 août 2009

Avignon

Chapitre 13

Salmigondis du lundi


Je ne suis pas très en forme aujourd’hui. Je me suis levé tard et j’ai traîné longtemps à la cafétéria. Puis avant de me rendre en ville, je suis allé au Mc Do pour me brancher à Internet et profiter de l’air climatisé. Il est presque 17h00 lorsque j’en ressors et malgré quelques expressos, je ne suis toujours pas plus éveillé! Malgré tout je pars à la recherche d’une cabine téléphonique pour donner signe de vie à maman et papa. J’en trouve une à côté d’un KFC; Kentucky Fried Chicken. Ils sont fous ces français! Dire que nous au Québec nous résistons toujours et encore à l’envahisseur, eux se font un plaisir de se laisser tranquillement assimiler! Pauvres français! Une fois dans la cabine je me rends compte qu’elle est défectueuse. Grrr!

Je roule en direction du centre-ville toujours à la recherche d’une nouvelle cabine. J’en vois une de l’autre côté de la rue mais évidemment je ne peux pas tourner à gauche. Je continue et je tourne à droite à la prochaine intersection dans le but de revenir sur mes pas mais je ne suis pas à Montréal et les pâtés de maisons ne sont pas tous à angles droits. Je n’arrive plus à retrouver la route où j’étais. Re-grrr! Finalement je stationne et décide de partir à la recherche d’une cabine à vélo en faisant bien attention de retenir le trajet que j’emprunte, ce n’est pas le moment de perdre Cybelle! Lorsque j’en trouve une, je décroche le combiné et il me reste dans les mains! Re-re-grrr! Zen, il faut que je reste zen! Je prends une grande respiration et je vais dans une petite épicerie voisine pour demander s’ils savent à quel endroit je pourrais trouver une cabine… qui fonctionne. On m’en indique une au centre de la place sur la rue voisine. J’y entre, je décroche et Alléluia, elle fonctionne! Ai-je rêvé où ai-je bien vu un rayon de soleil percer les nuages pour illuminer la cabine au même moment?

Finalement il est passé 18h00 lorsque j’arrive en ville. Comme la veille, je ne sais pas trop où aller. Avant hier soir, au cinéma, j’avais bien remarqué qu’il y avait un autre film intéressant à l’affiche ce soir mais entretemps il faut bien que je m’occupe. Hier j’ai surtout visité la partie Est de la ville donc aujourd’hui je vais aller explorer le côté Ouest. Est-ce une coïncidence mais ici aussi l’Ouest de la ville semble beaucoup plus cossu que l’Est! Il y a plusieurs belles bâtisses mais je ne sais pas pourquoi, aucune ne m’inspire au point de les photographier.

Au fil des rues j’aboutis près de la Place de l’Horloge, sur la rue Saint-Agricol. Quelques boutiques sont intéressantes dont une qui me fait penser à la boutique Farfelu sur l’avenue Mont-Royal, ainsi qu’une crèmerie artisanale au décor luxueux. Je l’avais déjà remarqué hier soir alors que je cherchais des endroits illuminés. Je m’attarde un peu à la vitrine et je décide de me payer une petite gâterie! Je vais attacher Junior à un poteau et je m’achète une glace 2 boules; une au Nutella et une autre au nougat. Je vais m’asseoir tout près, dans les marches de l’église Saint-Agricol pour la déguster. Hummm! Un vrai délice!

Pendant que je me délecte, je remarque un pigeon aux reflets bourgogne devant une porte de l‘église de la même couleur. Ça vaut bien une photo, non? Je prends mon appareil et juste au moment où j’appuie sur le déclencheur mon pigeon s’envole! Oups, il ne semble pas apprécier se faire prendre en photo! Tant pis! Je prends quelques photos de l’église et lorsque je m’apprête à détacher Junior, qui vois-je sur la marche de tantôt? Le pigeon! Je m’approche doucement, il me regarde du coin de l’œil, je lui parle tranquillement, je lui dis que je le trouve très beau et que je veux juste le prendre en photo. Il roucoule, me tourne le dos mais ne s’envole pas, il me regarde toujours du coin de l’œil puis il fait quelques pas et se place tout juste devant la porte de la même couleur que lui. Merci M. le pigeon!


Le temps passe et c’est bientôt l’heure de projection de mon film de ce soir : L’amour caché avec Isabelle Huppert. Avant de me rendre au cinéma, je vais jusqu’à la voiture récupérer le trépied car j’ai bien l’intention, après le film, de faire quelques dernières photos. Demain, c’est décidé je quitterai Avignon. Alors que je pédale en direction du cinéma, je vois un croissant de lune qui fait de courtes apparitions dans le ciel nuageux. La lune est vraiment magnifique ce soir. T’ai-je déjà dis que j’adore la lune? Peut-être parce que je suis souvent dedans! Toujours est-il que je déplie mon trépied afin d’immortaliser ce moment. J’ai juste le temps de prendre une photo avant qu’elle ne s’évanouisse dans le noir du ciel. J’aurais bien aimé avoir un plus beau décor pour lui rendre hommage mais je ne l’ai plus revue de la soirée.

À suivre...