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dimanche 6 septembre 2009

Cassis

Chapitre 26

Cinq Cassis


Ce matin je me suis réveillé plus tôt que ces derniers jours si bien qu'à 10 heures je quittais l'hôtel. Adieu au confort d'un bon lit, ce soir je reprends mes vieilles habitudes et je dormirai dans la voiture. Je fais une courte escale au McDo près de l'hôtel juste pour voir si tu m'as envoyé un coucou et pour prendre un espresso. Je vais aussi en profiter pour jeter un coup d'œil sur Google Earth car je n'ai encore aucune idée vers où je vais mettre le cap. Finalement j'ai décidé d'aller du côté d'Aubagne et Cassis qui sont à environ 30 minutes de route.

Quand je prends la sortie de l’autoroute en direction d’Aubagne, je n’ai jamais vu de panneau indiquant soit le centre-ville, soit l’Office de tourisme. La seule indication que j’ai croisé c’est celle de la route conduisant à Cassis. Tant pis pour Aubagne, pays de Pagnol et à moi Cassis! En fait en y repensant bien, j’ai bien vu un autre panneau même que je me suis arrêté pour le prendre en photo. C’est un panneau annonçant un complexe d’habitation qui porte un nom… comment dirais-je? Qui me fait penser à Martine! Regarde la photo ci-dessous et tu comprendras!

Une chose à laquelle je n’avais pas pensé, c’est que nous sommes dimanche et qu’il fait un temps magnifique en ce début de septembre. Résultat, plus j’approche de Cassis et plus je ralentis car la circulation est de moins en moins fluide. Ça y est, me voilà maintenant pris dans un bouchon! La situation ne s’améliore toujours pas une fois rendu dans le village car tous les terrains de stationnement (oh pardon, je dois dire les parkings, je suis en France!) sont pleins. Pas moyen de trouver le moindre espace pour Cybelle, toutes les petites rues du village sont elles aussi bondées de voitures stationnées à-la-va-comme-je-peux! Même le stationnement (payant) du Casino affiche complet! Je n’ai d’autre choix de faire comme tous les autres automobilistes, sortir du village et tenter de trouver un endroit pour Cybelle dans les hauteurs de Cassis.







J’ai roulé un bon 10 minutes et plus je m’éloignais, plus je prenais de l’altitude. J’ai réussi à trouver une place mais lorsque j’ai regardé Cassis tout en bas, il n’était pas question que je marche jusque-là ni que j’y aille avec Junior! Tant pis Cassis! Je reprends à nouveau la route immédiatement après avoir immortalisé sur la pellicule virtuelle le magnifique panorama que m’offre Cassis. (Non mais c’est-y pas une belle tournure de phrase ça! Marc Levy sort de ce corps!) À un moment, en redescendant vers le village, l’accotement de la route nationale s’élargit. Il y aurait assez de place pour une quinzaine de voitures mais pour l’instant il n’y en a qu’une. Ai-je le droit de stationner là? Tant pis, je prends le risque! Maintenant j’ai une décision à prendre, je sais que je me suis approché du village mais à quelle distance en suis-je ? Je place l’odomètre sur Junior et je me laisse aller vers le village.

Me laisser aller, c’est exactement ce que j’ai eu à faire, pas eu besoin d’un seul coup de pédale pour me rendre au village qui finalement n’était que 1400 mètres plus bas. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme l’impression que le temps du trajet pour me rendre à la voiture sera plus long ce soir! D’ailleurs je redoute déjà ce moment. Lorsque j’arrive dans le village je suis foudroyé par la beauté de l’endroit. Un joli petit port bordé de cafés et restaurants d’un côté, de la plage et la Méditerranée de l’autre. Une chance que ce coup-ci j’ai pensé d’apporter mon maillot de bain, je ne serais pas retourné le chercher pour rien au monde. Et avec cette chaleur qu’il fait, c’eût été un supplice de ne pouvoir me baigner.







Mais avant d’aller faire trempette, je vais à l’Office de tourisme qui est juste devant moi. Je tire sur la porte… elle résiste donc je pousse mais elle résiste toujours et encore. Rien à faire c’est fermé! Je jette un œil sur les heures d’accueil et je constate avec stupéfaction qu’en Septembre, l’office est ouvert le dimanche de 10h00 à 12h30! Quoi!?! Mais ils sont malades !!! Non mais attend, il s’agit tout de même d’un charmant petit village de bord de mer tout ce qu’il y a de plus touristique, il fait un temps superbe, le village est bondé, les stationnements (parkings) débordent, la plage est pleine mais l’Office de tourisme est fermé! Ça va pas, non? Allo, monsieur le Maire? Êtes-vous fou ou quoi? Ce n’est pas parce que nous sommes rendu au début de septembre que l’été est terminé et que les gens vont s’encabaner un beau dimanche comme aujourd’hui! La preuve, votre village est plein, saturé mais pas moyen d’avoir la moindre information. Pas fort!

Frustré, je me dirige vers le village et je mitraille tout ce que je vois. Je te rassure, c’est avec mon appareil photo que je mitraille tellement tout ce je vois est beau. Mais après une heure à prendre des photos sous ce soleil de plomb, une petite trempette ne fera pas de mal. Ici, comme les autres plages visitées au cours de ce voyage, le paysage n’est plus aussi resplendissant qu’il l’était il y a quelques années. Fini les poitrines dénudées, les tétons pointant fièrement l’horizon, jolis seins défiants les lois de la gravité, melons bondissants à chaque pas, la mode du monokini semble bel et bien révolue! Seules quelques mamies et matantes résistent toujours et encore à l’envahisseur; le bikini! Pourtant, à l'entrée de la plage j'ai vu un panneau interdisant le port du maillot! Ouais, enfin c'est plutôt en sortant de la plage qu'on le voit! J'aimerais bien voir une jolie touriste blonde et belge qui voudrait entrer dans le village en maillot et qui voyant le panneau, l'enlève et entre dans la ville toute nue! Mais hélas, ce ne sera pas pour aujourd'hui!

Après avoir trouvé un petit carré libre pour y installer ma serviette, je me faufile vers la mer à petits pas prudents car les cailloux qui recouvrent la plage semblent vouloir me couper le dessous des pieds. Autre choc en entrant un premier pied dans l’eau si bleue, elle est glaciale! Ça prend tout mon p’tit change pour avancer mais comme je vois plein de gens autour de moi qui s’y baignent je continue mon avancée péniblement. Lorsque l’eau atteint mes cuisses, je n’ose pas vraiment continuer. Il me faut beaucoup de courage pour y plonger en entier! Au bout d’une minute, je n’en peux plus, je retourne à ma serviette car j’ai trop peur que cette eau se transforme en iceberg et que je me trouve prisonnier dans ce glacier. Un coup d’œil rapide dans mon maillot et je me revois tel que je l’étais lorsque j’avais cinq ans. Heureusement, avec la chaleur qu’il fait sur les galets, mon corps passe rapidement du bleu qu’il était devenu à son teint de pêche naturel. Et le reste est également revenu à des proportions plus normales, ouf!

En fin de journée alors que le soleil entreprend sa descente en projetant ses rayons dorés sur les façades des restaurants du port, je recommence à mitrailler ce paysage féérique. En consultant le menu du « Perroquet », je décide que c’est là que je vais manger ne pouvant résister à l’envie de goûter à une crêpe aux 4 fromages; Emmental, bleu, chèvre et reblochon, accompagné d’un verre de rosé frais. Un délice! Pendant mon repas je pouvais profiter de la vue sur une partie de pétanque qui se jouait sur la place juste en face du restaurant. Comme j’ai à pédaler un bon coup avant d’aller retrouver Cybelle dans les hauteurs de Cassis, je me permets même un dessert. Après tout, j’ai besoin d’énergie! La carte des desserts est toutefois un peu décevante et je dois me contenter d’un simple banane-à-split. Malgré tout, rien à voir avec ceux que l’on trouve au Québec car les trois boules de crème glacée au chocolat, vanille et fraises sont savoureuses à souhait.

Après avoir payé l’addition, je constate que je n’ai aucune idée de l’endroit où j’ai stationné la voiture! C’est pour cette raison que je voulais un plan du village à l’Office de tourisme. Je voulais repérer l’endroit sur la carte et ensuite j’aurais pu facilement me diriger. Je rage encore intérieurement contre cet abruti de maire. Certainement un parent éloigné de Gérald Tremblay! Je me souviens d’être passé devant le Casino lors de ma descente. Je rentre donc dans le restaurant que je venais tout juste de quitter pour qu’on m’indique son emplacement et j’entreprends ensuite ma montée. Je suis assez fier de moi car j’ai parcouru les 1400 mètres me séparant de la voiture à vélo sans jamais déposer le pied à terre. À un moment il s’en est fallu de peu pour que je le fasse mais je me suis ressaisi lorsque j’ai aperçu un panneau annonçant une intersection à 150 mètres. Et si c’était là que j’avais stationné la voiture? Cette perspective m’a donné l’énergie nécessaire pour continuer et j’ai été récompensé puisque c’était effectivement à cet endroit que ma belle Cybelle nous attendait. Et surprise, pas de contravention!

Mais ma visite de Cassis ne s’est pas arrêtée là! Comme je l’avais constaté dans les rues du village, il y avait maintenant des places de stationnement libres et j’en ai donc profité pour me rendre à nouveau dans le village avec Cybelle, d’y stationner et de continuer avec Junior et le trépied pour aller prendre quelques clichés du village la nuit. J’ai aussi profité de l’occasion que je croise une cabine téléphonique pour appeler mes parents et apprendre qu’ils avaient déjà passé une nuit à Cassis dans un hôtel face au port il y a de ça près de 50 ans. L’hôtel qui se trouve juste devant moi pendant que je leur parle! Tu parles d’une coïncidence! Après mon coup de fil je continue ma ballade à vélo avec une main sur le guidon et dans l’autre je tiens le trépied que je n’ai pas replié et au bout duquel j’ai laissé l’appareil photo à la recherche d’un endroit où je pourrais prendre de belles photos. Sauf que je n’ai jamais vu que le trottoir sur lequel je circulais s’arrêtait soudainement et j’ai fait un beau vol plané. Toutefois, pendant ma chute j’ai réussi à protéger le trépied et l’appareil photo. Junior s’en est assez bien tiré quant à moi, je ne peux pas en dire autant. J’ai la cuisse et le genou assez magané. Ça ne fait pas mal mais ça saigne et je n’ai d’autre choix que de mettre fin à ma petite escapade nocturne pour aller jusqu’à la voiture où je pourrai nettoyer tout ça. J’ai ensuite pris la route jusqu’à l’aire de repos de Lançon près d’Aix en Provence.

À suivre...

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